Liste & thèmes des lettres de liaison

La consécration n’a pas encore été faite. J’étais là le 25 mars 1984, sur la place Saint-Pierre, au premier rang ; je pouvais pratiquement toucher le Saint-Père. Jean-Paul II voulait consacrer la Russie, mais son entourage ne le voulait pas, craignant de contrarier les orthodoxes. (…) Lorsque Sa Sainteté, à genoux, a consacré le monde, il a ajouté une phrase qui ne figurait pas dans la version distribuée, disant consacrer « spécialement les nations dont vous avez vous-même demandé la consécration ».
Par conséquent, cela comprenait indirectement la Russie. Cependant, la consécration spécifique n’a pas encore été faite. On peut toujours la faire. Je dirais même : elle sera certainement faite.

Quelques jours après la déclaration du cardinal Cordes, au cours du Forum pour la Vie qui s’est tenu à Rome le 19 mai dernier, le cardinal Raymond Burke demanda aux catholiques de « travailler à la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie » dans la fidélité à la demande faite par Notre-Dame à Fatima, ajoutant :

La consécration demandée est à la fois une reconnaissance de l'importance que la Russie continue d'avoir dans le plan de Dieu pour la paix et un signe d'amour profond pour nos frères et sœurs en Russie.
Certes, le pape saint Jean-Paul II a consacré le monde, y compris la Russie, au Cœur Immaculé de Marie le 25 mars 1984. Mais aujourd’hui, une fois de plus, nous entendons l’appel de Notre-Dame de Fatima pour consacrer la Russie à son Cœur Immaculé, conformément à ses instructions explicites.

Voulant probablement contrer les objections de ceux qui pensent que cette consécration a déjà été faite, le cardinal rappela également cette phrase de Jean-Paul II : « L'appel de Marie n'est pas pour une seule fois. Son appel doit être pris en compte génération après génération, conformément aux nouveaux signes des temps. Il faut qu'il soit sans cesse repris. Il doit toujours reprendre. »

Juste après l’appel du cardinal Burke, Monseigneur Athanasius Schneider, qui participait aussi au forum, déclara qu’il considérait « très importante » l’initiative du cardinal Burke de demander au Saint-Père de consacrer « explicitement » la Russie au Cœur Immaculé de Marie, car cette consécration « remplira plus complètement et plus parfaitement la demande de Notre-Dame », ajoutant qu'elle « procurera de nombreuses grâces à l’Église » ainsi que « à la Russie et à l’Église de Russie », car, expliqua-t-il, il fallait que la Russie parvienne « à une conversion complète, c’est-à-dire être catholique en pleine communion avec le Saint-Siège ». Puis il signa une pétition lancée par Life Site pour demander au Saint-Père de consacrer la Russie.

Ces différentes interventions confirment, une fois de plus, ce que la plupart des experts de Fatima ont toujours affirmé, à savoir qu’aucun des différents actes accomplis jusqu’à présent par les papes n’ont respecté toutes les conditions précisées par Notre-Dame pour la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé de Marie (pour plus de détails sur ces différents actes, voir la lettre de liaison n° 41).
Il serait trop long de rappeler ici toutes les raisons avancées par ces experts. Voici simplement le témoignage du chanoine Pierre Caillon qui fut président de "L’Apostolat mondial de Fatima". En 1986, il se rendit au Portugal pour un important symposium. Sur le trajet, il rendit visite à une grande amie de sœur Lucie qui  pouvait aller la voir très régulièrement. Lui ayant posé la question : « La consécration de la Russie ? », cette dame répondit : « Si vous voulez, je puis vous le jurer la main sur l’Évangile : la consécration de la Russie n’est pas faite. » Il séjourna ensuite à Fatima chez un membre de la famille de sœur Lucie qui lui répéta plusieurs fois : «  La consécration de la Russie n’est pas faite. Cela, je puis le dire puisque Lucie le répète à tout le monde. » (Voir ICI la déclaration complète du chanoine Caillon)
Trois ans plus tard, en mai 1989, sœur Lucie reçut la visite de l’archevêque de Boston, le cardinal Law, qui était au Portugal pour accompagner un pèlerinage. Au cours de cette visite, elle lui dit : « Le Saint-Père pense que la consécration a été faite de la meilleure façon possible étant données les circonstances. Faite selon les strictes conditions de la consécration collégiale que Notre-Dame a demandées ? Non, cela n’a pas encore été fait ».

Certains ont fait valoir qu’à partir du mois d’août de cette même année, quelques lettres dactylographiées portant la lettre la signature de sœur Lucie disaient que la consécration était faite. Ces lettres sont très curieuses : l’une d’elle contient des erreurs si graves qu’elle n’a sûrement pas été écrite par sœur Lucie. Et la plupart des experts les considèrent comme apocryphes.
De plus, sœur Lucie n’a jamais expliqué pourquoi elle avait brutalement changé d’avis, ni pourquoi la journée de réparation et l’approbation de la dévotion des premiers samedis du mois n’étaient plus nécessaires pour satisfaire la demande de Notre-Dame.
Plus curieux encore : deux ans plus tard, lors de son deuxième pèlerinage à Fatima, Jean-Paul II eut un entretien avec sœur Lucie. À l’issue de ce deuxième entretien, il n’y eut aucun communiqué. Si sœur Lucie avait confirmé que la consécration était faite, Jean-Paul II l’aurait sûrement fait savoir.
Et lors de son troisième pèlerinage à Fatima en 2000, Jean-Paul II ne rencontra pas sœur Lucie pourtant venue à sa demande à Fatima pour l’occasion. N’était-ce pas une occasion rêvée pour lui faire confirmer officiellement que la consécration de 1984 correspondait bien aux demandes de Notre-Dame ?

Enfin, après 1990, il n’y eut jamais d’autre déclaration ou écrit de sœur Lucie affirmant que la consécration avait été faite. Et à chaque fois que le Vatican voulut s’appuyer sur un témoignage de sœur Lucie pour affirmer que la consécration était faite et acceptée par Notre-Dame, il ne put présenter que les quelques lettres diffusées en 1989 et 1990. Ainsi, dans le dossier qui accompagnait le texte du troisième secret diffusé par le Vatican le 26 juin 2000, il n’est cité qu’un court extrait d’une de ces lettres. De même, lorsqu’en 2007, le Secrétaire d’État, le cardinal Bertone, publia un livre intitulé La dernière voyante de Fatima, sur les entretiens qu’il eut avec sœur Lucie en 2000, 2001 et 2003, comme témoignage écrit, il ne put avancer que la lettre citée dans le dossier publié en 2000.

En bref, jusqu’au début de 1989, sœur Lucie affirma catégoriquement que la consécration n’avait pas été faite comme le voulait Notre-Dame. Fin 89 et début 90, quelques lettres dont on peut sérieusement douter qu’elles soient de sœur Lucie, affirment que la consécration est faite. Puis, par la suite, et ce jusqu’à sa mort, il n’y eut plus aucune déclaration de sœur Lucie. Une telle absence de témoignage est étrange. En particulier, comment se fait-il que jamais sœur Lucie qui avait tant œuvré pour que cette consécration soit faite dans les formes demandées par la Sainte Vierge, n’ait jamais remercié le Saint-Père de l’avoir faite ? Et quand bien même sœur Lucie aurait changé d’avis à partir de 1989, ce silence de 16 ans qui suivit, ne signifierait-il pas qu’elle serait revenue à sa première analyse ?

Nota : Pour ceux qui souhaiteraient une analyse plus détaillée sur cette question, nous recommandons la lecture du livre de Joseph de Belfont Mystères et vérités cachées du troisième secret de Fatima récemment réédité par les Nouvelles Éditions Latines pour le centenaire des apparitions de Fatima. Vous trouverez également sur cette page du site un résumé des arguments qu’il a pu rassembler.

De toutes les façons, comme le dit le cardinal Burke, même si la consécration de 1984 avait été acceptée par Notre-Dame, rien n’empêche de la renouveler en s’attachant cette fois à ce que toutes les conditions demandées soient respectées. D’ailleurs, il n’est pas rare que de telles consécrations soient renouvelées. Ainsi les évêques portugais ont consacré plusieurs fois le Portugal au Cœur Immaculé de Marie : le 13 mai 1931, juste après la reconnaissance par Mgr da Silva de l’authenticité des apparitions de Fatima ; puis devant le succès du Frente Popular sorti victorieux des élections du 16 février 1936 et les menaces de révolution qui pesaient sur leur pays, ils renouvelèrent cette consécration le 13 mai 1938. Sœur Lucie affirma que c’est à cause de ces deux consécrations que le Portugal fut ensuite épargné par la guerre. Et après la guerre, les évêques consacrèrent à nouveau le Portugal le 8 décembre 1946 et le 17 mai 1959.

Pour toutes ces raisons, il nous semble très important de prier pour que l’initiative du cardinal Burke aboutisse. Tout ceci arrive au moment précis où est lancé une deuxième série de cinq premiers samedis du mois pour 2017, série au cours de laquelle il est proposé de demander une grâce particulière : que le pape consacre la Russie comme la Sainte Vierge l’a demandé. Aussi, soyez nombreux à vous inscrire à cette deuxième série. (Pour s’inscrire, cliquer ICI) Étant donné l’importance du sujet, afin d’inciter le plus grand nombre à prier à cette intention, nous nous permettrons de continuer à envoyer à tous ceux qui ont fait la première série, les méditations de la deuxième série, lesquelles seront sur les mystères glorieux.

De plus, la pétition lancée par Life Site pour soutenir l’initiative du cardinal Burke nous semble très pertinente. Nous vous proposons de vous y associer. Mais plutôt que de participer simplement à la pétition de Life Site, il nous semble préférable de faire une lettre venant de Cap Fatima 2017 adressée au cardinal Burke et à Mgr Schneider. Cette démarche va être mise en place dans les jours qui viennent et vous sera proposée dans la prochaine lettre de liaison.
Mais sans attendre, prions pour que, en cette année du centenaire des apparitions, le Saint-Père consacre enfin la Russie au Cœur Immaculé de Marie.

En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie.

Yves de Lassus
Cap Fatima 2017

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