Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Notre-Dame, le 13 juillet 1917

Enfin, l’Église demande pardon pour nos fautes, car souvent les calamités sont des châtiments permis par Dieu suite à notre inconduite. L'épître de la messe votive pour temps d’épidémie raconte que la faute de l’orgueil du roi David qui avait voulu recenser son peuple pour avoir la satisfaction de savoir qu’il dirigeait une grande nation, entraîna une punition divine. Oui, parce que Dieu punit comme un père peut punir ses enfants.
Aujourd'hui, les lois mauvaises violant la loi naturelle se multiplient. L’apostasie se répand partout, même dans l’Église. Tout ceci ne peut pas laisser le bon Dieu indifférent. Ce n’est pas tant l’égoïsme, l’individualisme, la recherche du profit ou la crise écologique qui sont à l’origine des calamités que nous vivons, mais ce sont les atteintes à la loi divine et l’apostasie.
L’une des premières préoccupations de l’Église dans ce cas est d’augmenter le recours à la prière, de faire des processions publiques avec des manifestations de foi. Et c’est l’occasion pour l’Église de prêcher la pénitence.
Ce n’est donc pas le moment de fermer les églises et de refuser les sacrements. Malheureusement, la peur et le manque de foi ont conduit à cette situation qu’il est pratiquement impossible, au moins pour quelque temps, d’assister à la messe alors qu’il faudrait multiplier l’assistance à la messe pour implorer Dieu et apaiser sa justice. C’est ce qu’a fait l’Église pendant la grippe espagnole de 1918 qui a fait, selon certaines sources, cinquante millions de morts.

Si les autorités nous rendent pratiquement impossible d’assister à la messe, nous avons d’autres moyens d’implorer le Ciel. La première des prières que nous devons faire monter vers le Ciel avec persévérance est le chapelet quotidien que Notre-Dame a demandé à chaque apparition de 1917 (voir lettre de liaison n° 31, ). Sœur Lucie confia au père Fuentès le 26 décembre 1957 : « La Sainte Vierge a donné une efficacité nouvelle à la récitation du rosaire. Il n’y aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun d’entre nous, de nos familles, des familles du monde ou des communautés religieuses, ou bien de la vie des peuples et des nations, il n’y aucun problème, dis-je, si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint rosaire. » (Voir l’intégralité de l’entretien avec le père Fuentès)
Le rosaire peut donc non seulement résoudre les difficultés au niveau des familles ou des communautés, mais aussi des peuples et des nations. Pour bien comprendre l’importance du chapelet, il faut relire les deux lettres que sœur Lucie a écrites sur le chapelet :

Or, dans un message adressé hier à tous les Français, les évêques de France viennent de proposer de faire sonner les cloches et d’allumer une bougie le 25 mars prochain, fête de l’Annonciation. Ce n’est pas ce qu’a demandé la Sainte Vierge. Non, la Sainte Vierge n’a demandé qu’une seule chose, une prière très précise : la récitation quotidienne du chapelet.
Donc, en ces temps d’inquiétude, il faut bien réciter notre chapelet tous les jours pour que Notre-Dame obtienne de son divin Fils de faire cesser ce fléau. Le confinement imposé nous laisse du temps. Que ceux qui n’ont pas l’habitude de le dire profite du confinement imposé par le gouvernement pour s’y mettre.

Le deuxième acte à poser est de nous consacrer ou de renouveler notre consécration au Cœur Immaculé de Marie. À Marseille en 1720, pour demander à Dieu de faire cesser le fléau de la peste, Mgr de Belzunce avait organisé une grande procession dans les rues de la ville. Le soir-même, le fléau s’arrêtait. (Voir histoire plus détaillée en annexe de cette lettre)
Le gouvernement n’autorisant pas les rassemblements, même à ciel ouvert, il semble difficile d’attendre de nos évêques qu’ils organisent de telles processions. Mais ils pourraient consacrer leur diocèse au Cœur Immaculé de Marie. Et tous ensemble, ils pourraient consacrer notre pays au Cœur Immaculé de Marie.
La consécration du Portugal par les évêques portugais en 1931 et 1938 a eu pour conséquence que le Portugal a été complètement épargné par la deuxième guerre mondiale. Nul doute que si les évêques de France consacraient la France au Cœur Immaculé de Marie, Notre-Dame éloignerait immédiatement tous les maux dont notre pays souffre. (Voir lettre de liaison n° 16)
Mais comment obtenir que les évêques fassent cette consécration ? Le père Alonso explique qu’une telle consécration ne sera possible que si nous la préparons et la demandons par notre propre consécration personnelle, la consécration de nos familles, de nos paroisses, … (Voir le texte du père Alonso) Alors, le 25 mars exemple, consacrons-nous ou renouvelons notre consécration au Cœur Immaculé de Marie.

Le troisième point consiste à offrir nos inquiétudes, nos souffrances, le surcroît de difficultés rencontrées dans la vie quotidienne, pour la conversion des pécheurs. Nous avons plus de difficultés en ce moment : n’oublions pas de les offrir. Cette offrande des sacrifices de la vie quotidienne est avec la récitation quotidienne du chapelet la demande qui a été le plus souvent exprimée à Fatima. Durant l’été 1916, l’Ange a dit : « De tout ce que vous pourrez, offrez à Dieu un sacrifice en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs. De cette manière, vous attirerez la paix sur votre patrie»
Voilà donc trois moyens demandés par l’Ange ou Notre-Dame et qui tous trois peuvent résoudre les difficultés que nous rencontrons en ce moment.

Il est encore un autre moyen d’implorer la miséricorde divine, c’est de se corriger : la dernière parole de Notre-Dame le 13 octobre 1917 a été : « N’offensez pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé. » Avons-nous bien respecté cette ultime demande de Notre-Dame ?
Dans l’Évangile de saint Luc, au chapitre XIII, il est rapporté deux catastrophes. En particulier,  une tour, la tour de Siloé, s’était effondrée, causant la mort de dix-huit personnes. Les apôtres demandèrent à Jésus ce qu’avaient fait ces pèlerins pour mourir ainsi, en venant en pèlerinage à Jérusalem. La réponse de Notre-Seigneur fut qu’ils n’étaient pas plus coupables que d’autres et ajouta : « Si vous ne faîtes pénitence, vous périrez tous. » (Luc XIII, 3 et 5)
Donc si nous ne faisons pas pénitence, nous périrons tous. Mais Dieu ne veut pas la mort du pécheur : Il veut sa conversion. Il faut donc revenir sur nous-même et voir s’il n’y a pas quelque chose à corriger dans notre vie pour être vraiment fidèle à Notre-Seigneur et ne pas l’offenser.

Enfin, régulièrement dans la journée, il faut également faire monter vers le Ciel de courtes prières. En voici deux plus appropriées pour les temps d’épidémie.

Sainte Vierge Marie qui avez été conçue sans péché, nous vous avons choisi pour Dame et Maîtresse de notre maison et nous vous prions par votre Immaculée Conception, de bien vouloir la préserver de la peste, du feu, de l’eau, de la foudre, des voleurs, des impies, des tremblements de terre, de la ruine et des mauvais voisins.
Bénissez et protégez les personnes qui y sont, qui y demeureront et faites-leur la grâce d’éviter le péché et autres malheurs et accidentes. Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.
Tours le 14 mai 1944
Imprimatur : Louis-Joseph, archevêque de Tours.

Nota : Les maisons où cette prière a été exposée devant une image de la Sainte Vierge pendant les guerres de Vendée ont été préservées.

Prière par l’intercession de Saint Roch
pour les temps d’épidémie

 Dieu tout puissant et éternel qui avez accordé à saint Roch, votre serviteur fidèle au cœur très compatissant, que vous aviez prodigieusement marqué dès sa naissance d’une croix sur la poitrine, la grâce de protéger et de guérir des maladies contagieuses et des épidémies par la puissance du signe de la Croix, nous supplions votre miséricorde par ses mérites et son intercession, de nous préserver aujourd'hui de la contagion de toute dangereuse maladie et d’une mort subite et imprévue.
Nous vous le demandons par Notre Seigneur Jésus-Christ.  Ainsi soit-il.
Ô Dieu qui êtes offensé par le péché, mais qui vous laissez apaiser par la pénitence, regardez avec bonté votre peuple en prière, et détournez de nous les châtiments de votre colère que nous avons mérités à cause de nos péchés.
Nous vous le demandons par Notre Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il.

Un dernier point : pour nous convaincre de l’indispensable nécessité d’unir la prière aux actions purement humaines, nous vous conseillons la lecture d’une petite brochure intitulée Dieu a fait la France guérissable. Écrite bien avant l’épidémie, elle montre la nécessité d’unir la prière et l’action politique pour redresser notre pays. Mais les principes énoncés s’appliquent parfaitement à la situation actuelle.
Vous la trouverez sur le site de l’AFS (afs.ovh). Pour l’instant, les commandes papier sont suspendues, mais vous pouvez téléchargez une version informatique pour quelques euros. Cliquez sur le lien suivant : Dieu a fait la France guérissable.

En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie.
Yves de Lassus

ANNEXE
L’exemple de la ville de Marseille

En 1720, Marseille se prévaut d'une organisation sanitaire sûre. Seule la conduite des affaires l'intéresse. La ville est un grand centre d'affaires et de banques. Elle est riche. Toutefois, du point de vue spirituel, il y a carence. Sans doute la ville est-elle catholique, mais beaucoup plus par routine que par conviction.
En ce mois de mai 1720, Marseille ne pense pas à la peste. Pourtant la mort vient d'entrer aux lazarets, l'endroit où les navires font la quarantaine. La première victime meurt le 20 juin. Les deuxième et troisième, les 28 et 29 juin. Puis rue après rue, la contagion saisit toute la vieille ville. Des familles entières disparaissent. Aucun quartier, aucun îlot, aucune rue n'est épargnée. Les cadavres pourrissent dans les rues plusieurs jours de suite.
Au plus fort de l'épidémie qui emporta 50 000 personnes en cinq mois, il y eut jusqu'à 1 000 morts par jour pour une ville de 100 000 habitants, ce qui ramené à la population d'aujourd'hui équivaudrait à près de 10 000 morts par jour !

C'est à ce moment que l'évêque de Marseille, Monseigneur de Belzunce, pensa qu'il n'y avait pas d'autre parti à prendre que de crier miséricorde au Seigneur. C'est ce qu'il fit en consacrant, en grande pompe, la ville au Sacré-Cœur.
Le 22 octobre, il publie une ordonnance dans laquelle il convie le peuple marseillais à une grande procession. La réponse ne se fait pas attendre, car, à partir de cette date, l'épidémie commence à reculer.

Le 1er novembre, il organise une procession expiatoire, suivie d'une consécration générale. À 10 h du matin, Monseigneur de Belzunce sort, suivi des survivants de son clergé, pieds nus, une corde au cou, une croix entre les bras, jusqu'au cours qui coupe la Canebière. Tous les habitants font cortège, les malades se traînent, ce qui n'est pas du goût des autorités civiles qui redoutent les conséquences de cette procession. L'évêque prononce une allocution, puis fait amende honorable, et consacre Marseille et son diocèse au Sacré-Cœur.
Depuis cette date, l'épidémie déclina et en janvier 1721, tout danger était écarté. Certains prétendirent qu'en fait, seul le changement de climat et le froid qui survint à ce moment-là avait permis son arrêt. En effet, le jour de la consécration, un vent froid souffla sur la ville, mettant fin aux lourdes chaleurs. Mais la consécration avait été précédée d'une procession, donc d'une foule immense rassemblée. Rien ne pouvait être meilleur pour propager l'épidémie. Or ce fut le contraire qui arriva.
Une plaque fixée sur la croix du parvis de Notre-Dame de la Garde commémore cet événement. L'évêque de Toulon soutint Monseigneur de Belzunce dans son action. Une plaque commémore également ce fait dans la cathédrale de Toulon.

Mais la peste réapparut en 1722. Monseigneur de Belzunce, qui n'avait pas oublié qu'à la procession expiatoire de 1720, les échevins brillaient par leur absence, leur écrivit alors :

"Les précautions, Messieurs, que Monsieur le Gouverneur et vous, prenez pour arrêter le progrès de ce qui cause nos justes alarmes, sont dignes du zèle et de la sagesse des véritables pères de la Patrie.
Mais, vous le savez, Messieurs, vos soins, vos peines et vos travaux deviennent inutiles, si Dieu lui-même ne daigne les bénir. Je viens donc vous exhorter aujourd'hui à commencer par un acte de religion qui soit capable de désarmer le bras vengeur qui paraît s'élever de nouveau contre nous ..."

Et les échevins qui avaient refusé de participer à cette consécration en 1720, firent le "vœu ferme, stable et irrévocable ... par lequel nous nous engageons, nous et nos successeurs, à perpétuité de consacrer la commune au Cœur de Jésus et de renouveler cette consécration chaque année" et d'offrir un cierge de quatre livres qui brûlera tout le jour devant le saint sacrement. Et la peste disparut et ne réapparut jamais alors qu'entre 1722 et 1845, on dénombre 22 reprises aux Lazarets.
Le vœu fut tenu jusqu'en 1792 puis repris en 1807. Lorsqu'en 1871 la municipalité refusa de nouveau d'accomplir le vœu, une "commission du vœu" fut créée, puissamment secondée par la chambre de commerce.
Et aujourd'hui encore, une grande cérémonie a lieu chaque année, le jour de la fête du Sacré-Cœur, dans l'église du Sacré-Cœur, en présence du maire et des notables de la ville : préfet de police, attachés militaires, président du Tribunal de Commerce, députés. Monsieur Gaston Deferre, pourtant issu d'une famille protestante, ne manqua la cérémonie qu'une seule fois pendant les 33 ans où il fut maire (de 1953 à 1986). Et chaque année depuis 1871, le président de la Chambre de Commerce apporte un cierge de quatre livres pour honorer le Sacré-Cœur.

                           

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour vous proposer des services ou réaliser des statistiques de visites.