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LL n° 114 : L'attitude des papes face au troisième secret de Fatima - Centenaire des apparitions de Fatima
Fatima 100

Liste & thèmes des lettres de liaison

Benoît XV et Pie XI

Pape au moment des apparitions, Benoît XV ne put pas faire grand-chose pour Fatima, car il mourut en janvier 1922, soit à peine quatre ans après les faits. Et à l’époque, la commission d’enquête n’avait pas encore été nommée.

Au début de son pontificat, Pie XI fut très favorable à Fatima. Il put avoir une excellente connaissance des faits, car trois mois après son élection, l’évêque de Leiria nomma une commission d’enquête qui rendit ses conclusions huit ans plus tard. Et avant de reconnaître officiellement les apparitions, Mgr da Silva envoya au Saint-Père un dossier complet sur les événements de la Cova da Iria. Après en avoir pris entièrement connaissance, le Saint-Père encouragea l’évêque de Leiria à publier son approbation, ce qu’il fit le 13 octobre 1930.
Malheureusement, la commission d’enquête n’ayant pas cherché à connaître le secret, le dossier transmis au pape ne contenait aucune information sur lui. Celui-ci ne sera révélé par sœur Lucie qu’en 1941. Nous avons vu combien ce retard dans sa révélation a été regrettable alors qu’il aurait dû être révélé, au moins en partie, avant 1938. (Voir lettre de liaison n° 103) Le pape ne chercha malheureusement pas à en savoir plus. Pourtant, les phénomènes extraordinaires ayant entouré les apparitions manifestaient clairement l’importance du message et de son secret.

Peu après, le confesseur de sœur Lucie, le père Gonçalvès, prit sur lui d’écrire au pape pour lui faire connaître la demande de Notre-Dame du 29 juin 1929 à propos de la consécration de la Russie. À compter de cette date, Pie XI devint très réservé sur Fatima. Car il était engagé dans une politique de conciliation avec le régime communiste et craignait probablement qu’une consécration annihile ses efforts de négociation. Les horreurs perpétrées par Staline ne lui ouvrirent malheureusement pas les yeux. Un document retrouvé à Rome et daté de 1931 indique : « On ne ferait pas la consécration de la Russie parce qu’elle déplaît à d’Herbigny et au gouvernement italien : il ne faut pas isoler la Russie dans le concert des nations. »

JacintheLe 12 septembre 1935, les restes mortels de Jacinthe furent transférés du cimetière de Vila Nova de Ourem où elle avait été enterrée à celui de Fatima. À cette occasion, le cercueil fut ouvert et le visage de la petite voyante apparut intact. Pourtant, à cause du caractère très contagieux de sa maladie, son corps avait été déposé dans un cercueil doublé de plomb, lequel fut rempli de chaux vive avant d’être fermé. (Voir lettre de liaison n° 76) Ce miracle aurait dû inciter le Saint-Père à creuser la question de Fatima. Il n’en fut malheureusement rien.

Un peu plus tard, en mars 1937, Mgr da Silva écrivit lui-même à Pie XI pour lui demander la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie. Le moment ne pouvait mieux choisi, car ce même mois, Pie XI publiait l’encyclique Divini Redemptoris (19 mars 1937) qui condamnait le communisme de façon catégorique. Le Saint-Siège accusa réception de la lettre. Malheureusement, le pape ignora la demande de Mgr da Silva.

L’année suivante, Pie XI fut sûrement témoin de l’embrasement du ciel dans la nuit du 25 au 26 janvier. Malheureusement, sœur Lucie n’avait pas encore révélé le secret. Le pape ne put donc pas faire le lien entre cet embrasement du ciel et Fatima. Il mourut un an plus tard sans avoir approfondi la question du secret.

Pie XII

Ce n’est que sous le pontificat de Pie XII que le secret sera enfin mis par écrit. Il le fut en deux fois : une première partie en août 1941, réécrite en décembre de cette même année, une deuxième partie en janvier 1944. (Voir lettre de liaison n° 108)

Dès le début de son pontificat, Pie XII reçut plusieurs demandes de consécration de la Russie : une du père Gonçalvès en avril 1940, une de sœur Lucie en décembre de la même année, une des évêques portugais. Après avoir pris conseil, Pie XII consacra le monde au Cœur Immaculé de Marie en octobre puis en décembre 1942. Le pape put très vite constater la véracité du message de Fatima par l’extraordinaire revirement de la guerre au début de l’année 1943. Voici par exemple le tonnage coulé par les U-boote au cours de la deuxième guerre mondiale. On voit nettement la courbe s’inverser à partir de décembre 1942.

Tonnage

Malheureusement, malgré cette conséquence spectaculaire, le pape ne chercha pas à mieux connaître Fatima.

Vers la fin de la guerre, sœur Lucie mit par écrit la deuxième partie du secret. Elle la mit dans une enveloppe qu’elle cacheta à la cire, et fit remettre l’enveloppe en mains propres à Mgr da Silva qui, malheureusement, refusa de l’ouvrir et l’enferma dans son coffre où elle restera jusqu’en 1956. (Voir lettre n° 108)
Entre temps, lors de la proclamation du dogme de l’Assomption, Pie XII put observer quatre fois le miracle du soleil depuis les jardins du Vatican : les 30 et 31 octobre, 1er et 8 novembre 1950. Mais il faudra attendre septembre 1952, c’est-à-dire onze ans après la diffusion de la première partie du secret, pour que le pape confie enfin au père Joseph Schweigl la mission d’aller interroger sœur Lucie. (Voir lettre n° 113) Le 2 septembre, le père lui rendit visite au carmel de Coïmbra. De retour à Rome, il remit au Saint-Office un rapport contenant les réponses aux questions qu’il lui avait posées. Malheureusement, aucun extrait ne fut publié. Plus tard, il précisa que « l’archevêque de Coïmbra exigea que les réponses données par sœur Lucie ne soient pas publiées sans une autorisation du Saint-Office. Jusqu’à maintenant cette autorisation n’a pas encore été donnée ». Et aujourd’hui encore, le contenu de ce rapport n’est toujours pas connu. Que contient-il ? Pourquoi n’a-t-il toujours pas été publié alors que le secret l’est théoriquement depuis plus de vingt ans ?
À partir de ce moment, Pie XII commença à changer d’attitude vis-à-vis de Fatima et durant le reste de son pontificat, il n’en parlera pratiquement plus.

Le 17 mai 1955, le cardinal Ottaviani, pro-préfet du Saint-Office, fut envoyé à Coïmbra pour interroger sœur Lucie. Peu après, le Saint-Office émit des mesures pour restreindre sa liberté de parole, lui interdisant notamment « d’accorder des entretiens et de propager ses écrits ». Que craignait donc le Vatican pour imposer un tel silence à la voyante ?
Deux ans plus tard, en mars 1957, le Saint-Office demanda une copie de tous les écrits de sœur Lucie. La curie de Leiria fit faire les photocopies demandées puis les envoya à Rome. Mais le troisième secret posait une difficulté, car il était toujours sous enveloppe. Mgr da Silva ne voulut malheureusement pas ouvrir l’enveloppe et prendre une copie du secret avant de l’envoyer à Rome. Les copies des écrits de sœur Lucie furent remises aux archives du Saint-Office, et Pie XII, en tant que préfet du Saint-Office, conserva dans son bureau l’enveloppe contenant le secret. (Voir lettre n° 109)
Plus tard, le cardinal Ottaviani donna la raison de la demande du Saint-Office : c’était, dit-il, « pour éviter que quelque chose de si délicat, qui n’était pas destiné au public, ne tombât pour quelque raison fortuite en des mains étrangères ». Pourquoi cette crainte ? Pourquoi le secret n’était-il plus en sécurité dans le coffre de l’évêque de Leiria ?

Le pape conserva le secret jusqu’à sa mort, sans en prendre connaissance. Qu’a pu dire sœur Lucie au père Schweigl à propos du secret pour que celui-ci fasse un rapport qui, apparemment, alarma Pie XII au point de ne pas vouloir ouvrir l’enveloppe le contenant ? Qu’est-ce qui transpira de ce rapport pour que le Saint-Office restreigne les libertés de sœur Lucie ?

Pourtant le miracle du soleil de 1917 et son renouvellement quatre fois dans les jardins du Vatican en 1950, l’embrasement du ciel de 1938, la conservation du visage de Jacinthe, la réalisation de la plupart des prophéties figurant dans le secret, tous ces éléments montraient clairement l’importance du message de Fatima et aurait dû inciter le pape à le mieux connaître. Il n’en fut malheureusement rien.

Ainsi, comme Pie XI, Pie XII changea d’attitude vis-à-vis de Fatima après avoir eu des éléments plus précis sur le secret.

Jean XXIII

Contrairement à ses prédécesseurs, Jean XXIII était très réservé vis-à-vis des apparitions et n’appréciait guère Fatima. Un an après son élection, le 13 septembre 1959, lors de la clôture du congrès eucharistique national, les évêques italiens consacrèrent solennellement l’Italie au Cœur Immaculé de Marie. Le Saint-Père ne participa pas à la cérémonie et ne dit pas un mot de Fatima dans le message qu’il envoya ce jour-là.

Son optimisme lui faisait rejeter tous ceux qu’il qualifiait de prophètes de malheur et qu’il fustigea dans son discours d’ouverture du concile : « Il nous semble nécessaire de dire notre complet désaccord avec ces prophètes de malheur qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin. »

Le 17 août 1959, 10 mois après son élection au pontificat, Jean XXIII fit apporter le secret à sa résidence estivale de Castel Gandolfo. Il le lut le vendredi suivant (21 août). Il fut ainsi le premier à lire le texte écrit par sœur Lucie le 3 janvier 1944. Voici comment son secrétaire, Mgr Capovilla, rapporte l’événement : « Le Saint-Père a reçu ce document des mains de Monseigneur Philippe. Il décida de le lire le vendredi, en présence de son confesseur. Ayant noté la présence d’idiomes difficiles à comprendre, il fit appeler Monseigneur Tavarès qui traduisit le texte. Il le fit lire également à ses plus proches collaborateurs. Finalement, il décida de le remettre dans l’enveloppe en disant : "Je ne ferai aucun commentaire". »

Le 8 février suivant, le Vatican fit annoncer par un simple communiqué de l’agence de presse ANI la décision de ne pas diffuser le secret, décision qui étonna profondément le monde catholique, car tout le monde savait que la Sainte Vierge avait demandé que le secret soit révélé au monde au plus tard en 1960 (voir lettre de liaison n° 110). Quelle raison a pu pousser le Saint-Père à agir ainsi ?
Voici le texte diffusé par le Vatican le 26 juin 2000 comme étant l’intégralité du troisième secret :

Après les deux parties que j'ai déjà exposées, nous avons vu sur le côté gauche de Notre-Dame, un peu plus en hauteur, un Ange avec une épée de feu dans la main gauche ; elle scintillait et émettait des flammes qui, semblait-il, devaient incendier le monde ; mais elles s'éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre-Dame en direction de lui ; l'Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d'une voix forte : Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Et nous vîmes dans une lumière immense qui est Dieu : “Quelque chose de semblable à la manière dont se voient les personnes dans un miroir quand elles passent devant” un Évêque vêtu de Blanc, “nous avons eu le pressentiment que c'était le Saint-Père”. Divers autres Évêques, Prêtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande Croix en troncs bruts, comme s'ils étaient en chêne-liège avec leur écorce ; avant d'y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d'un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu'il trouvait sur son chemin ; parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches ; et de la même manière moururent les uns après les autres les Évêques, les Prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes. Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux Anges, chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s'approchaient de Dieu.

Si ce texte est bien le troisième secret tel que l’a écrit sœur Lucie le 3 janvier 1944, quel point a incité le pape à réagir comme l’a fait ? Et pourquoi a-t-il chargé une agence de presse de faire connaître sa décision au lieu de l’annoncer lui-même ?

Peu après, lors d’une nouvelle lecture le 13 mai 1960, Jean XXIII déclara à propos du secret : « Ce n’est pas pour mon pontificat. » Encore une fois, quel élément de la vision diffusée le 26 juin 2000 a pu conduire le pape à faire cette déclaration ? Car il n’y a aucun élément de date dans cette vision qui peut s’appliquer à n’importe quelle époque.

À partir de ce moment, le Vatican interdit formellement à sœur Lucie de parler du secret. Il décréta qu’elle ne pourrait recevoir de visite qu’avec l’accord formel du Saint-Siège. Même ses anciens confesseurs ne furent plus autorisés à aller la voir. Que craignait donc le Vatican de ces visites ?

Par la suite, Jean XXIII ne s’intéressa plus à Fatima. Le futur cardinal Oddi lui demanda un jour pourquoi il ne révélait pas le secret. « Ne me parlez plus de cela » répondit le pape. Mais Mgr Oddi insista : « Si vous voulez, je ne vous en parlerai plus, mais je ne pourrai pas empêcher aux gens d’en parler. J’ai dû moi-même faire une centaine de prêches pour annoncer sa révélation. » À nouveau, le pape lui répondit : « Je vous ai dit de ne pas m’en parler. » Pourquoi une telle attitude ? Le texte diffusé par le Vatican le 26 juin 2000 n’apporte pas le moindre élément de réponse à toutes ces questions.

Paul VI

Comme son prédécesseur, Paul VI n’appréciait guère les voyants. Jean Guitton qui le connaissait intimement, disait « qu’il avait une sorte d’aversion générique pour les voyants. Il jugeait que "l’Église n’a pas besoin de ces choses auxquelles on attribue une importance exagérée". »
Toutefois, il ne fit pas comme son prédécesseur: il prit connaissance du secret six jours après son élection au pontificat, c’est-à-dire le 27 juin 1963. (Voir lettre n° 109) Curieusement, le dossier diffusé par le Vatican le 26 juin 2000 donne la date du 27 mars 1965. Pourquoi une telle différence de date ?

Le 13 mai 1967, Paul VI se rendit en pèlerinage à Fatima. Il exigea que sœur Lucie soit présente mais refusa de lui parler, lui demandant de passer par son évêque si elle avait quelque chose à lui dire. À son retour de Fatima, il reçut la visite de Jean Guitton qui lui demanda : « Et Lucie, quelle impression vous fait-elle ? » Le pape répondit : « Oh, d’une fille très simple ! C’est une paysanne sans complication. Le peuple voulait la voir et je la lui ai montrée. »
Par la suite, Paul VI ne s’intéressa plus à Fatima.

Jean-Paul Ier et Jean-Paul II

Jean-Paul Ier régna trop peu de temps pour avoir pu faire quelque chose pour Fatima.
Quant à Jean-Paul II, d’après une déclaration de Joaquin Navarro-Valls, le porte-parole du Vatican, à l’Associated Press le 13 mai 2000, il lut le secret quelques jours après son élection.

Deux ans plus tard, au cours de son voyage apostolique en Allemagne en novembre 1980, il rencontra à Fulda un groupe de catholiques allemands qui lui posèrent une question à propos du troisième secret. Et pour la première fois dans l’histoire de Fatima, le pape révéla quelques éléments du secret. Voici le compte-rendu qui parut dans le numéro d’octobre 1981 du magazine Stimme des Glaubens :

La question fut posée au Saint-Père : « Qu’en est-il du troisième Secret de Fatima ? N’aurait-il pas dû déjà être publié en 1960 ? »
Le pape Jean-Paul II a répondu : « Étant donné la gravité de son contenu, mes prédécesseurs dans la chaire de saint Pierre ont choisi, par diplomatie, d’en reporter la publication afin de ne pas encourager la puissance mondiale communiste à prendre certaines mesures.
D’autre part, il devrait suffire à tout chrétien de savoir ceci : lorsqu’il est écrit dans un message que les océans envahiront de vastes régions du globe et que, d’un instant à l’autre, des millions de personnes périront, la publication d’un tel message ne devient plus tellement souhaitable. »
Et le pape a poursuivi : « Beaucoup voudraient savoir par simple curiosité et par goût du sensationnel, mais ils oublient que la connaissance implique également la responsabilité. Ils ne cherchent qu’à satisfaire leur curiosité et cela devient dangereux si, en même temps, ils ne sont pas disposés à faire quelque chose et s’ils sont convaincus qu’on ne peut rien contre ce mal. »
Le Saint-Père prit alors un chapelet et dit : « Voilà le remède contre le mal. Priez, priez, et ne demandez rien d’autre. Laissez tout le reste entre les mains de la Mère de Dieu. »

On interrogea ensuite le pape : « Que va-t-il advenir de l’Église ? »
Il répondit : « Nous devons nous préparer à subir avant longtemps de grandes épreuves qui exigeront de nous le sacrifice même de notre vie, et notre consécration entière au Christ et pour le Christ. Il est possible, par vos prières et les miennes, d’atténuer ces tribulations, mais il n’est plus possible de les éviter, car c’est l’unique moyen de renouveler l’Église. Combien de fois l’Église n’a-t-elle pas été renouvelée dans le sang ! Cette fois encore, il n’en sera pas autrement. Nous devons être forts et bien préparés en faisant confiance au Christ et à sa Mère, et être très, très assidus à prier le Rosaire. »

Si le texte lu par Jean-Paul II est vraiment celui diffusé par le Vatican le 26 juin 2000, comment le pape a-t-il pu dire tout cela ? Comment la puissance mondiale communiste aurait-elle pris certaines mesures en entendant le récit de cette vision ? Le pape dit aussi que cette partie du secret concerne l’avenir immédiat de l’Église et annonce des choses aussi effrayantes que la disparition de millions de personnes. Où se trouvent ces éléments dans le texte du 26 juin ?

De plus, la raison invoquée par le pape pour ne pas le révéler est, pour le moins, curieuse : si le secret annonce réellement une catastrophe allant entraîner des millions de morts, ne conviendrait-il pas au contraire, par charité pour ceux qui vont périr, de le révéler pour qu’ils aient le temps de se préparer à bien mourir ? La crainte d’une mort imminente est souvent l’occasion de conversions réelles, comme le prouve l’exemple du bon larron ou de nombreux condamnés à mort.

Enfin, comment le pape sait-il que ceux qui souhaitent connaître le secret, ne sont animés que par la curiosité ? Si Notre-Dame est venue sur terre pour nous parler, n’est-il pas légitime de vouloir savoir ce qu’elle a dit ? Ce d’autant plus que tout ce qu’elle a dit avant ou après nous concerne directement.

Peu après, Jean-Paul II fut victime d’un attentat sur la place Saint Pierre. Un an après l’attentat, le 13 mai 1982, il se rendit à Fatima et eut une première entrevue eut avec sœur Lucie au cours de laquelle il lui dit qu’« il n’était ni nécessaire ni prudent maintenant de le [le secret] révéler, car le monde ne pourrait pas le comprendre ». Ainsi, un an après l’attentat de la place Saint-Pierre, le secret pouvait encore être mal compris ! À cette date, le Saint-Père ne faisait donc pas le lien entre le secret et l’attentat dont il avait été victime. Car s’il s’agissait de l’attentat de la place Saint Pierre, le monde aurait très bien pu comprendre.

De plus, la raison invoquée pour ne pas le diffuser est une fois de plus très curieuse : si le texte est bien celui du 26 juin, il ressemble à plusieurs passages de l’Apocalypse de saint Jean, également difficiles à comprendre. Pourquoi le secret devrait-il avoir un traitement différent ?

Neuf ans plus tard, Jean-Paul II se rendit à nouveau à Fatima et rencontra une deuxième fois sœur Lucie. Rien ne transpira de leur entretien. Le rapprochement entre le troisième secret et l’attentat de la place Saint Pierre ne fut donc toujours pas fait à l’époque, car si tel avait été le cas, le pape n’aurait pas manqué de le dire. Pourtant le pape affirmait que la main de Notre-Dame avait détourné la balle qui l’avait atteint.

Il faudra attendre encore dix ans, soit vingt ans après les faits, pour que le Vatican diffuse la vision. Le 13 mai 2000, Jean-Paul II se rendit une troisième fois à Fatima pour la béatification de François et Jacinthe. Mais il informa sœur Lucie qu’il n’aurait pas le temps de la voir, alors que ce jour-là il était annoncé que le troisième secret allait être diffusé. N’était-ce pas l’occasion de faire confirmer par sœur Lucie que l’interprétation qui allait en être donnée par le cardinal Sodano ce jour-là était bien la bonne ?
Le 26 juin suivant, le Vatican diffusait le texte de la vision, en affirmant au passage deux choses contradictoires : la vision est purement symbolique, mais, en même temps, elle concerne l’attentat de la place Saint Pierre qui lui est bien réel.. Pourquoi avoir attendu tant d’années pour le faire ? Quels événements ont poussé le Saint-Siège à changer d’attitude ? Le mutisme du Vatican sur tous ces points ne fait qu’ajouter à l’étonnement.

Benoît XVI et François

Benoît XVI parla plusieurs fois du secret lorsqu’il était encore préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi. Mais en tant que pape, il n’en parla pratiquement pas. Le 13 mai 2007, 90e anniversaire des apparitions, il affirma : « Les apparitions de Notre-Dame de Fatima sont sans aucun doute les plus prophétiques des apparitions modernes. » Il se rendit en pèlerinage à Fatima le 13 mai 2010 et dans son homélie, il affirma : « Celui qui penserait que la mission prophétique de Fatima est achevée se tromperait. » Mais il n’en dit pas plus.
Le 15 mars 2015, il écrivit à Yves Chiron pour lui confirmer que le texte diffusé le 26 juin 2000 était bien le texte intégral du troisième secret.

Quant à François, il n’a jusqu’à présent jamais abordé la question du secret.

Ainsi, le secret confié par Notre-Dame le 13 juillet 1917 n’a pas vraiment suscité l’intérêt des papes, alors qu’il a été authentifié par des miracles et des prophéties comme aucune révélation privée ne l’avait été jusque-là. Et après avoir refusé de le révéler pendant plus de vingt ans, brusquement le Vatican le révèle sans vraiment donner la raison de son changement d'attitude, puis aussitôt après semble à nouveau l’oublier complètement. Une telle attitude ne peut que susciter l’étonnement. Nous verrons les raisons qui ont pu la motiver dans la prochaine lettre de liaison.

En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie.
Yves de Lassus

Premier samedi du mois

Le mystère qu’il est proposé de méditer pour ce premier samedi du mois, est le premier mystère douloureux : l’agonie de Jésus au jardin des oliviers. Comme dans L’année liturgique de Dom Guéranger, le commentaire sur ce sujet est peu développé, conformément à ce qui a été expliqué sur la façon de méditer les mystères du rosaire dans la lettre de liaison n° 111, il vous est proposé une méditation non pas uniquement sur l’agonie au jardin des oliviers mais sur la Passion depuis l’agonie au jardin des oliviers jusqu’à la comparution devant Pilate.

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