Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Notre-Dame, le 13 juillet 1917

Le pape n’ayant rien fait, le 30 juillet 1935, à Balasar, petit village au nord de Porto au Portugal, Notre-Seigneur apparût à une âme privilégiée, Alexandrina da Costa, et lui fit part d’une demande légèrement différente : « Comme j’ai demandé à Marguerite-Marie la dévotion à mon divin Cœur, de même je te demande à toi que le monde soit consacré au Cœur de ma Très Sainte Mère avec une fête solennelle en son honneur. »
Alexandrina avait pour directeur spirituel un jésuite, le père Pinho. Le 11 septembre 1936, celui-ci écrivit à Pie XI en passant par son secrétaire d’État qui était à l’époque le cardinal Pacelli, futur pape Pie XII.

Un peu plus tard, en 1938, l’année même où ils consacrèrent pour la deuxième fois le Portugal au Cœur Immaculé de Marie (voir lettre de liaison n°16), les évêques portugais suivirent une retraite prêchée par le père Pinho qui leur suggéra d’adresser une lettre au Saint-Père pour demander la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie, ce qu’ils firent. C’est ainsi que le cardinal Pacelli entendit parler de la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie pour la deuxième fois. Malheureusement, Pie XI ne fit rien jusqu’à sa mort qui survint quelque mois plus tard.

Peu après l’élection du nouveau pape, en avril 1940, le père Gonçalvès fit une nouvelle tentative auprès du Saint-Père pour demander la consécration de la Russie. Voyant qu’il n’y avait aucune réaction, le père Gonçalvès, ainsi que l’évêque de Gurza, Mgr Ferreira da Silva, qui connaissait personnellement Pie XII, demandèrent à sœur Lucie d’écrire elle-même au pape. Sœur Lucie fut un peu effrayée par cette demande :

22. X. 1940. J’ai reçu une lettre du R. P. José Bernardo Gonçalvès et de l’évêque de Gurza m’ordonnant d’écrire à sa Sainteté... Dans ce but, j’ai passé deux heures devant Notre-Seigneur exposé : « (…) Je punirai les nations de leurs crimes par la guerre, par la famine et par la persécution contre mon Église qui pèsera spécialement sur mon Vicaire sur la terre. Sa Sainteté obtiendra que ces jours de tribulation soient abrégés s’il obéit à mes désirs en faisant l’acte de consécration au Cœur Immaculé de Marie du monde entier avec une mention spéciale de la Russie ».

Ainsi, Notre-Seigneur demandait à sœur Lucie ce qu’Il avait demandé quelques années auparavant à Alexandrina : devant les hésitations de la hiérarchie, Notre-Seigneur acceptait un acte plus facile par lequel il promettait non plus la conversion de la Russie mais simplement l’abrègement de la guerre.
Deux jours après, sœur Lucie écrivit une lettre au pape Pie XII dans laquelle elle commença par exposer la demande de Notre-Dame :

En 1929, Notre-Dame, par le moyen d’une autre apparition, m’a dit : « Le moment est venu où Dieu demande au Saint-Père de faire, en union avec tous les évêques du monde, la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé, et il promet de la sauver par ce moyen ».
Quelque temps après, j’ai rendu compte de cela à mon confesseur, qui a pris les moyens de le faire parvenir à la connaissance de Sa Sainteté Pie XI, et, dernièrement, à la connaissance de votre Sainteté, par le moyen de son Excellence Monseigneur l’Évêque de Macau, en juin de cette année 1940. Et, peu après, je crois que le R. P. Gonzaga da Fonseca a bien voulu renouveler cette demande auprès de votre Sainteté, qui a daigné accueillir cette demande avec toute sa bienveillance.

Ensuite, sœur Lucie présenta la demande de consécration du monde comme son confesseur le lui avait demandé :

Très Saint-Père, notre bon Dieu, au cours de plusieurs communications intimes, n’a cessé d’insister sur cette demande, et il a promis dernièrement que si votre Sainteté daignait consacrer le monde au Cœur Immaculé de Marie, avec une mention spéciale de la Russie, il abrégerait les jours de tri­bulation par lesquels il a décidé de punir le monde de ses crimes, au moyen de la guerre, de la famine et de la persécution contre l’Église et contre votre Sainteté.

Dans cette lettre, sœur Lucie propose donc deux choses différentes. En premier, elle expose la demande de la Sainte Vierge : la consécration de la Russie pour obtenir conversion de ce pays et mettre fin à la divulgation des erreurs. Puis elle ajoute que "dernièrement" Notre-Seigneur a demandé une chose plus facile : la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie avec mention spéciale de la Russie, mais qui n’aura pour fruit que l’arrêt de la guerre et non plus la conversion de la Russie.

Malheureusement, l’évêque de Leiria demanda à sœur Lucie d’apporter plusieurs corrections à sa lettre. En particulier, il fit supprimer la première demande où sœur Lucie parlait de la consécration de la Russie. Peut-être Mgr da Silva ne fit-il pas la différence à l’époque entre la demande de Notre-Dame et celle de Notre-Seigneur, ou voulut-il simplifier la demande adressée au Saint-Père, pensant que la consécration du monde englobait nécessairement la consécration de la Russie. Toujours est-il que Pie XII ne reçut qu’une lettre corrigée, datée du 2 décembre 1940, dans laquelle seule était mentionnée la consécration du monde avec mention spéciale de la Russie, demande identique à celle qui lui avait été adressée trois ans plus tôt par les évêques portugais dans la lettre collective qu’ils lui avaient envoyée sur le conseil du père Pinho.

Voilà pourquoi en 1942, le 31 octobre et le 8 décembre, Pie XII consacra le monde et non pas de la Russie au Cœur Immaculé de Marie. (Voir la fiche sur les consécrations faites par Pie XII)

Il est important de bien voir qu’il y a deux demandes faites par le Ciel : une par Notre-Dame pour la consécration de la Russie, une autre par Notre-Seigneur pour la consécration du monde. Elles sont bien évidemment liées, mais la deuxième n’annule en aucune façon la première. Pour le père Alonso, en effet, la révélation du 22 octobre 1940 : « n’a pas de rapport direct avec le message de Fatima. (…) C’est le Seigneur qui parle et non pas la Vierge. Il exprime un désir et non pas une exigence. (…) L’objet de la promesse est, non la conversion de la Russie, mais l’écourtement de la guerre ».
C’est aussi ce qu’affirme le père Joseph de Sainte-Marie : « Il s'agit de deux demandes nettement distinctes, et celle qui est propre à la mission de sœur Lucie est la demande de la consécration de la Russie. (…) Dans la communication d'octobre 1942, c'était le Christ qui avait parlé, non la Vierge. En outre, Il avait manifesté un "désir", non une volonté. (…) Si une convergence réelle entre les deux messages avait eu lieu en 1940-1942, ceux-ci n'en restaient pas moins substantiellement différents ».

Dans la prochaine lettre, nous verrons comment les papes ont répondu à ces deux demandes. (Pour ceux qui voudraient plus de détails sur tous ces points, nous recommandons le livre de Joseph de Belfont récemment réédité par les Nouvelles Éditions Latines : Mystères et vérités cachées du troisième secret de Fatima)

 En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie.

   Yves de Lassus
   Président de Cap Fatima 2017

Informations diverses

Pour les personnes habitant en région parisienne : Samedi prochain 3 décembre, à Notre-Dame du Lys (7 rue Blomet, Paris 15e), une conférence sera donnée par le président de Cap Fatima 2017 sur le thème : La dévotion au Cœur Immaculé de Marie, dernier moyen voulu par Dieu pour sauver le monde.
Renseignements : chapitrendlys@ gmail.com

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