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C’était le 30 octobre 1950, avant-veille du jour de la définition solennelle de l’Assomption au ciel de la Très Sainte Vierge Marie, jour que le monde catholique tout entier attendait avec tant d’impatience. Vers quatre heures de l’après-midi, je faisais ma promenade habituelle dans les jardins du Vatican, lisant et étudiant, comme d’ordinaire, divers papiers d’affaires. Je montais de l’esplanade de Notre-Dame de Lourdes vers le haut de la colline, dans l’allée de droite qui côtoie le mur d’enceinte.
À un certain moment, ayant levé les yeux d’au-dessus des papiers que j’avais en main, je fus frappé par un phénomène jamais vu de moi auparavant. Le soleil, qui était encore assez haut, se montrait comme un globe opaque jaune pâle, environné tout autour d’un halo lumineux qui, cependant, n’empêchait en aucune manière de fixer attentivement le soleil, sans en sentir la moindre gêne. Une nuée très légère se tenait devant.
Le globe opaque se mouvait vers l’extérieur, tournant lentement sur lui-même et se déplaçant de gauche à droite, et vice versa. Mais à l’intérieur du globe se voyaient en toute clarté et sans interruption de très forts mouvements.
Le même phénomène se reproduisit le lendemain 31 octobre, et le 1er novembre, jour de la définition (du dogme), ensuite le 8 novembre, jour octave de la même solennité. Depuis, plus rien.
Plusieurs fois, les autres jours à la même heure et dans des conditions atmosphériques identiques ou assez semblables, j’essayai de regarder le soleil pour voir si le même phénomène m’apparaissait, mais en vain ; je ne pouvais pas fixer le soleil même un instant, la vue se trouvant immédiatement éblouie.
Telle est, en termes simples et brefs, la pure vérité.
L’année suivante à Fatima, le 13 octobre 1951, au cours d’une messe solennelle, le cardinal Tedeschini le révéla publiquement dans son sermon.
(...) Une autre personne a vu ce miracle. Elle l’a vu hors de Fatima. Elle l’a vu à des années de distance. Elle l’a vu à Rome. Et cette personne c’est le pape, le pape Pie XII lui-même !
Cette grâce a-t-elle été pour lui une récompense ? A-t-elle été un signe montrant que la définition du dogme de l’Assomption avait été souverainement agréable à Dieu ? A-t-elle été un témoignage céleste, destiné à authentiquer la connexion du mystère de Fatima avec le Centre, le Chef de la Vérité et du Magistère catholiques ? Les trois choses à la fois.
Cela s’est passé à quatre heures de l’après-midi, les 30 et 31 octobre, et le 1er novembre de l’année dernière 1950 ; et encore une fois, à la même heure, au jour octaval du 1er novembre. N’est-ce pas là Fatima transporté au Vatican ? N’est-ce pas là le Vatican transformé en un nouveau Fatima ? Le binôme Fatima - Vatican s’est donc manifesté, plus que jamais, durant le jubilé de l’année sainte 1950.
Sœur Pascalina, la secrétaire de Pie XII, rapporta également le fait dans ses mémoires en y ajoutant cette remarque :
Le jour suivant était un dimanche. Pleins d’espoir, nous allâmes aussi dans les jardins dans l’espérance de voir également le spectacle, mais nous rentrâmes désappointées. Le Saint-Père demanda aussitôt : « L’avez-vous vu ? Aujourd’hui, c’était exactement comme hier ! »
Le Saint-Père vit à nouveau [ce prodige] le jour de la proclamation du dogme et encore une fois à l’octave de la fête. Nous aurions bien aimé le voir nous aussi, mais cela ne nous fut pas accordé. Pie XII fit prendre des informations auprès de Specula [le responsable de l’Observatoire du Vatican], mais là non plus on ne savait rien et l’on n’avait rien vu.
Des renseignements qu’on prit à l’extérieur, à la demande du Saint-Père, restèrent également sans résultats.
Et dans l’encyclique Fulgens Corona du 8 septembre 1953, le pape mentionne également ce prodige :
Il semble que la Bienheureuse Vierge ait voulu en quelque sorte confirmer par un prodige la sentence que le vicaire de son divin Fils avait prononcée.