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   Mon Père, ma Sœur,
     Madame, Mademoiselle, Monsieur,
     Chers amis,

    Voici la méditation pour le 19e jour de la préparation à la consécration au Cœur Immaculé de Marie du {list:name}.
    Aujourd'hui, nous consacrerons plus spécialement au Cœur Immaculé de Marie :

notre mort.

   Pour ceux qui n'auraient pas reçu certaines méditations, vous pouvez retrouver toutes les méditations publiées depuis le début de la préparation sur la page "Méditations" en cliquant ICI.​
       
          En union de prière.
          Yves de Lassus

Version à imprimer

  19e jour

13 juin 1917 : « Jacinthe et François, je les emmènerai bientôt. Mais toi, tu resteras ici pendant un certain temps. »


La mort


Après leur avoir appris qu’ils iraient au Ciel, Notre-Dame annonce aux petits voyants que François et Jacinthe mourraient bientôt et que Lucie resterait sur la terre « un certain temps ». En effet, Jacinthe et François mourront deux ans plus tard, respectivement à l’âge de 9 et 10 ans. Quant à Lucie, elle mourra 87 ans plus tard, à l’âge de 97 ans. Cette annonce prophétique de la longueur de la vie des petits voyants est une marque de l’authenticité des apparitions de Fatima. Et la  disparité de traitement entre les voyants nous incite à réfléchir nous-même sur notre propre mort.

Quand ? Comment ? Où ?

Nous ne connaissons pas l’heure de notre mort. Certains d’entre nous mourront très jeunes, comme Jacinthe et François. D’autres resteront plus longtemps sur la terre, comme Lucie. Et nous n’avons aucun moyen de prévoir quand nous mourrons. Tout au plus, si nous sommes atteints d’une maladie grave avec un pronostic fatal ou si nous sommes très âgés, pouvons-nous augurer une fin proche, mais sans plus. Autrement, nous ne connaissons pas le moment fixé par Dieu pour passer de ce monde dans l’autre. Pourtant, c’est le moment le plus important de notre vie, car la mort est la porte de la vie éternelle. C'est par elle qu'on entre dans l'au-delà.

Car la mort est un passage obligé. « Mourir est le destin de l'homme » (He 9, 27), un destin qui porte la marque du péché originel : « La mort est le salaire du péché .» (1 Co 15, 21) Pour cette raison il est terrible de mourir. La mort nous démontre cruellement la vérité de la parole de Dieu : « Souviens-toi, homme, que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière. » (Gén. 3, 19)

La mort est l'événement le plus certain, mais nous ignorons quand, comment et où elle se produira. On peut mourir dans le sein maternel ou à cent ans : on peut mourir dans son lit ou en pleine rue. Le soir nous ne sommes pas certains de revoir le soleil : ni le matin, nous ne sommes certains d'arriver jusqu'au soir. Nous ne sommes certains que d'une seule chose : « Nous ne savons ni le jour ni l'heure » (Mt 25, 13) : la mort « viendra comme un voleur » (1 Th 5, 2), ou en cachette ou par surprise.
C'est pourquoi Jésus nous avertit énergiquement : « Soyez prêts, parce qu'à l'heure où vous n’y penserez pas le Fils de l'homme viendra. » (Lc 12,40)
Quelle stupidité, donc, de ne pas vouloir penser à la mort parce que, dit-on, cela assombrit la vie ! Et nous n'imaginons pas qu'ainsi nous ressemblons aux autruches qui mettent leur tête dans le sable pour ne pas voir le danger qui les menace.

Pourtant, en raison de la rédemption opérée par Jésus, la mort en état de grâce nous garantit la vie éternelle. Pour les saints, la mort est le début de la vie en Dieu. Saint Paul semble crier de joie quand il écrit : « Pour moi, la mort est un gain. » (Phil. 1, 21) Saint Thomas More, condamné à mort par les hérétiques, voulut revêtir son habit le plus beau et le plus précieux pour le jour de son supplice. Saint Charles Borromée fit peindre un tableau sur la mort. Il représentait la mort sereine d'un homme : près de celui-ci il y avait un très bel ange qui, une clé d'or à la main, s'apprêtait à lui ouvrir la porte du Paradis. « J’entre dans la vie » disait sainte Thérèse. Quelle grâce de mourir comme un saint ! « Précieuse aux yeux de Dieu est la mort de ses saints. » (Ps. 115, 15)

Que ce soit une tragédie de faire une mauvaise mort, nous ne le comprendrons que dans l'éternité. Le démon sait parfaitement combien il est salutaire de penser à la mort. Pour cette raison il nous la fait considérer comme de mauvaise augure, en nous gardant distraits et occupés seulement aux vices et aux péchés.
Un jour, une femme se présenta au pape Pie XI et lui demanda un souvenir personnel. Le pape se trouvait dans la rue. Il observa cette femme vêtue d'une manière mondaine. Il se pencha vers le sol, recueillit un peu de poussière et lui fit une petite croix sur le front en disant : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière. » Il ne pouvait pas lui donner un souvenir plus personnel !

Être toujours prêt

Nous sommes capables de remplir nos journées de travaux, de divertissements, de politique, de sport, de télévision, ... Nous vivons étourdis et enchaînés par les tensions vers le gain, le plaisir, le succès. Et nous ne nous préoccupons absolument pas que nous sommes en train d'aller « là où tout le monde va » (Jn 23, 14), vers l'éternité. Les réalités de la vie, les affaires, la santé du corps, les choses matérielles nous rendent esclaves, nous mettent dans une léthargie spirituelle qui peut être fatale. Jésus nous a recommandé souvent dans l'Évangile de faire en sorte que nous soyons spirituellement éveillés et actifs en vue du Royaume des Cieux : « Bienheureux ces serviteurs que le Maître trouvera éveillés à son arrivée ! » (Lc 12, 37)

Être "éveillé", être "prêt", cela signifie surtout vivre toujours dans la grâce de Dieu, en évitant le péché mortel ou en demandant immédiatement pardon et en se confessant au plus vite si on a eu le malheur de tomber. Saint Jean Bosco demandait à ses jeunes gens de venir le réveiller même en pleine nuit pour se confesser tout de suite quand ils succombaient au péché mortel.
Ce devrait être la première et totale préoccupation de tout chrétien : à n'importe quel moment, la mort arrive avec sa « faux » inexorable (Ap 14, 14) ; elle doit me trouver dans la grâce de Dieu.

La grâce de Dieu est comme l'huile de la lampe dans la parabole évangélique des dix jeunes filles. Les cinq vierges prévoyantes, qui avaient de l'huile dans leurs lampes, entrèrent dans la salle de noce avec l'Époux ; les cinq vierges insensées, au contraire, furent exclues des noces parce que leurs lampes étaient sans huile. « Je ne vous connais pas », telles furent les paroles terribles que le Seigneur leur adressa. (Mt 25,1-13) Pensons au contraire à la mort de saint Benoît. Quand il sentit venir le moment du passage dans l'autre vie, le saint patriarche voulut se tenir debout, soutenu par deux moines, les bras levés, comme quelqu'un « qui va à la rencontre de l'Époux » (Mt 25, 6).

« Maintenant et à l'heure de notre mort »

Pour avoir une bonne mort, nous devons en demander la grâce à la Sainte Vierge. Cette grâce est tellement importante que l'Église nous la fait demander dans chaque "Je vous salue Marie" : « Priez pour nous, maintenant et à l'heure de la mort ». Bienheureuse mort, celle de ceux qui ont aimé Marie, qui ont invoqué Marie !
Sainte Marie Madeleine Sophie Barat disait que « la mort d'un vrai dévot de Marie est le bond d'un enfant dans les bras de sa Mère ». Et saint Bonaventure a écrit que « mourir en invoquant pieusement Marie, c'est le signe du salut ».
Quand saint Dominique Savio apparut à saint Jean Bosco quelques jours après sa mort, celui-ci lui demanda :

- Dis-moi, Dominique : qu’est-ce qui t'a le plus consolé au moment de ta mort ?
- Don Bosco, devinez vous-même !
- Peut-être le souvenir d'une pureté conservée ?
- Non.
- Peut-être le souvenir des pénitences que tu as faites ?
- Même pas cela.
- Alors ce sera la conscience d'être pur de tout péché ?
- Cela m'a rendu heureux, mais ce qui m'a le plus consolé au moment de ma mort, ce fut de penser que j'avais aimé la Sainte Vierge ! … Dites-le à vos jeunes gens et recommandez-leur avec insistance d'aimer la Sainte Vierge.

À l’exemple de saint Dominique Savio, Lucie et Jacinthe n’ont pas eu peur de la mort. Voici les dernières paroles que Jacinthe échangea avec son frère peu avant sa mort et que Lucie a rapportées dans son premier mémoire :

Lorsqu’arriva le moment du départ de son petit frère pour le Ciel, elle lui fit ses recommandations :
– Salue en mon nom Notre Seigneur et Notre Dame et dis-leur que je souffrirai tout ce qu’Ils voudront pour la conversion des pécheurs et la réparation au Cœur Immaculé de Marie.

Jacinthe aussi avait complètement accepté sa mort. Le 21 janvier 1920, elle dut quitter seule Aljustrel pour aller à l’hôpital Doña Stéphanie, à Lisbonne, où elle mourut un mois plus tard, le 20 février. Quelques jours avant de partir à l’hôpital, Jacinthe confia à sa cousine ses dernières pensées qui montrent l’état d’esprit dans lequel elle se préparait à la mort :

Il ne me reste plus beaucoup de temps pour aller au Ciel. Toi, tu resteras ici afin de dire que Dieu veut établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Le moment venu de le dire, ne te cache pas. Dis à tout le monde que Dieu nous accorde ses grâces par le moyen du Cœur Immaculé de Marie, que c’est à elle qu’il faut les demander, que le Cœur de Jésus veut qu’on vénère avec lui le Cœur Immaculé de Marie, que l’on demande la paix au Cœur Immaculé de Marie, car c’est à elle que Dieu l’a confiée.
(…)
Arriva le jour où elle dut partir pour Lisbonne. Son départ fendait le cœur. Elle demeura longtemps les bras autour de mon cou et elle me disait en pleurant :
– Jamais plus nous ne nous reverrons ! Prie pour moi jusqu’à ce que j’aille au ciel. De là, je prierai beaucoup pour toi. Ne révèle jamais le secret à qui que ce soit, même si l’on te tue. Aime beaucoup Jésus et le Cœur Immaculé de Marie, et fais beaucoup de sacrifices pour les pécheurs.
De Lisbonne, elle me fit dire que Notre Dame était déjà venue la voir et qu’Elle lui avait dit l’heure et le jour de sa mort, et elle me recommanda d’être très bonne.

Ces brefs dialogues montrent que ni Jacinthe, ni François, pourtant si jeunes, ne craignaient la mort. D’où tenaient-ils la force d’affronter ainsi la mort ? De leur amour de Notre-Dame et de tout ce qu’ils firent pour Elle et pour la conversion des pécheurs.

Alors, demandons à Jacinthe et François de nous donner la force qu’ils avaient en face de la mort et surtout demandons à Notre-Dame de nous assister à l’heure de notre mort pour que nous mourrions comme les saints nous en ont montré l’exemple. «  Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. »

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