Liste & thèmes des lettres de liaison


Notre-Dame est une mère qui aime ses enfants et veut les mettre en confiance. Elle semble dire, autant aux petits voyants qu’à chacun d’entre nous : « Moi votre mère, je ne vous ferai aucun mal. Avec moi, vous n’avez rien à craindre : aucun mal ne vous atteindra si vous m’écoutez et si vous faites ce que je vais vous demander. » En effet, quelqu’un venu du Ciel peut-il faire le mal ? Et ce qui est vrai pour Notre-Dame l’est encore plus pour son Fils. Les paroles de Notre Seigneur, aussi exigeantes soient-elles, sont comme celles de sa mère : elles ne peuvent nous faire du mal ; elles ne peuvent nous apporter que le bien.

Je suis du Ciel

Encouragée par les paroles de la Sainte Vierge et émerveillée par sa beauté, Lucie lui demande : « D’où vient votre grâce ? » Question bien naturelle ; car comment ne pas vouloir savoir d’où vient une femme si belle, si éblouissante ? Au chanoine Formigão qui lui demandait au cours de l’été 1917 : « Pourquoi, assez souvent, baisses-tu les yeux et cesses-tu de regarder Notre-Dame ? », Lucie répondit : « Parce qu’elle m’éblouit quelquefois ».   Dans le récit qu’elle fît de l’apparition du 13 octobre, elle dit : « Elle est venue au milieu d’une grande lumière. Cette fois-ci encore, elle aveuglait. De temps en temps, je devais me frotter les yeux. » De plus, la personne qui lui parlait était comme suspendue en l’air, ses pieds reposant à peine sur le dessus d’un petit chêne vert. Jamais Lucie n’avait vu un tel spectacle. La belle dame qui lui parlait ainsi depuis le haut du petit arbre ne pouvait être une personne ordinaire. Il est donc naturel qu’elle lui ait demandé d’où elle venait. N’aurions-nous pas fait pareil ?

La plupart des commentateurs du message de Fatima n’ont pas manqué de remarquer que la Sainte Vierge ne répondit pas en disant d’où elle venait, mais qui elle était : « Je suis du Ciel. ». Dire qui on est une réponse plus riche et plus complète que de dire simplement d’où l’on vient. Si nous disons : je viens de France, cela ne dit pas qui nous sommes : nous pouvons être un étranger ayant simplement traversé la France. Par contre, si nous disons : je suis de France, nous révélons une partie de notre identité.

Ainsi, Notre-Dame est du Ciel. Après les trois personnes de la Sainte Trinité, c’est même la première personne au Ciel, au-dessus des anges dont elle est la reine, au-dessus de tous les autres élus qui n’ont pas eu comme elle la grâce de ne jamais commettre le moindre péché. Elle est tout à la fois reine des anges, des patriarches, des prophètes, des apôtres, des martyrs, des confesseurs, des vierges, comme nous l’acclamons dans les litanies de la Sainte Vierge. Elle est reine de tous les saints, de tous les élus. Elle a été couronnée par Dieu Lui-même comme nous le méditons dans le cinquième mystère glorieux.
Elle est du Ciel, parce qu’elle est la fille du Père éternel, la mère du Fils de Dieu et l’épouse du Saint-Esprit. Elle l’est encore, parce que son passage sur la terre n’a été que pour attendre le Ciel. Elle est du Ciel parce qu’elle a mis au monde Celui qui nous ouvert le Ciel. Aussi personne plus qu’elle ne peut se dire “du Ciel”.

Cette réponse montre en outre une grande humilité. La Sainte Vierge aurait pu dire : « Je suis la Reine du Ciel » ou « Je suis l’Immaculée Conception. », comme elle l’avait fait quelques années auparavant à Lourdes. Mais non ! Elle se contente de dire : « Je suis du Ciel », presque de façon anonyme, sans doute pour ne pas effrayer les petits bergers. Méditons la leçon. Souvent, lorsqu’on nous demande qui nous sommes, nous aimons à faire état de nos titres, surtout si nous avons une position sociale en vue. La Sainte Vierge nous montre attitude différente, sûrement plus chrétienne.

La première prophétie de Notre-Dame

À peine la Sainte Vierge a-t-elle répondu que Lucie lui pose immédiatement une deuxième question : « Que veut de moi votre Grâce ? » Devant une personne si éminente, l’attitude naturelle est de se mettre à ses ordres. Une fois de plus méditons la leçon : avons-nous dit un jour à Notre-Dame : « Que voulez-vous de moi ? » ? Quelle que soit la réponse, nous devons toujours avoir le souci lorsque nous la prions de lui dire « Que voulez-vous de moi ? ». C’est pour répondre du mieux possible à cette préoccupation que nous nous consacrons à son Cœur Immaculé de Marie : pour que la Sainte Vierge fasse de nous ce qu’elle voudra.

À la question de Lucie, Notre-Dame répond : « Je suis venue vous demander de venir ici pendant six mois de suite, le 13 du mois, à cette même heure. Ensuite, je vous dirai qui je suis et ce que je veux. Après, je reviendrai encore ici une septième fois. » Cette réponse montre toute la miséricorde de Notre-Dame. Elle sait que les petits voyants vont être en butte à de nombreuses personnes ou autorités qui ne voudront pas croire qu’elle leur est apparue. Aussi, en même temps qu’elle exprime sa volonté, elle leur donne un moyen de répondre à tous les incrédules : elle fait une prophétie. Pour cela, elle annonce qu’elle viendra les cinq mois suivants, le 13 du mois, à la même heure (midi).

C’est une véritable prophétie, car ces dates seront diffusées très rapidement après l’apparition et bientôt connues de tout le Portugal. Aussi y aura-t-il une affluence grandissante aux apparitions suivantes, affluence encore jamais observée pour une apparition : 50 le 13 juin, 5 000 le 13 juillet, 18 000 le 13 août, 30 000 le 13 septembre et 70 000 le 13 octobre. Et à chaque fois, les témoins ont pu constater plusieurs phénomènes : coup de tonnerre, éclair, petit nuage, … (voir lettre de liaison n° 129).
L’apparition la plus étonnante est probablement celle du 13 août, car les petits voyants n’étaient pas présents. Et pourtant les témoins ont pu observer les mêmes phénomènes que le 13 juillet : l’éclair précédé d’un coup de tonnerre (phénomène non naturel, car normalement un coup de tonnerre n’est entendu qu’après un éclair), petit nuage se posant au-dessus du chêne vert, atmosphère colorée par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Annoncer plusieurs mois à l’avance les dates auxquelles se produiraient des signes aussi inhabituels est une véritable prophétie. Sans une révélation particulière, comment les petits voyants auraient-ils pu prédire deux mois à l’avance que de tels phénomènes se produiraient ?
Cette réponse de Notre-Dame est donc une authentification extraordinaire. Notre-Dame est du Ciel et elle le prouve en annonçant une prophétie dont beaucoup pourront rapidement constater la réalisation.

Est-ce que j’irai au Ciel ?

Après avoir entendu ce que demandait Notre-Dame, la petite Lucie pose alors une troisième question : « Et moi, est-ce qui j’irai au Ciel ? » C’est la question essentielle de notre existence, la seule qui vaille d’être posée, celle qui devrait occuper nos pensées tout au long de nos journées. Nous sommes ici-bas pour faire notre salut. Nous ne sommes sur terre que provisoirement : notre vraie demeure est celle qui nous attend au Ciel. Et même, nous devrions ardemment désirer être déjà au Ciel. Dans un de ses sermons au peuple d’Antioche, saint Jean Chrysostome illustra cette nécessité de désirer le Ciel de la façon suivante : « Si un roi avait préparé pour l'un de ses sujets un appartement dans son palais, et qu'en attendant il lui assignât pour demeure une étable, avec quelle ardeur cet homme ne devrait-il pas soupirer après le jour où, quittant ce réduit, il franchirait le seuil du palais ? »

La question de Lucie peut paraître osée, car elle pourrait mettre la Sainte Vierge dans l’embarras : comment répondre sans révéler l’avenir ? Pourtant la Sainte Vierge lui répond : « Oui, tu iras. » Réponse merveilleuse pour Lucie, mais qui étonne encore plus que la question elle-même. Comment Notre Dame a-t-elle pu révéler à Lucie qu’elle irait au Ciel ? Dieu peut révéler certains points de l’avenir sans pour autant atteindre à la liberté d’action de celui qui est favorisé de cette révélation. Plusieurs saints ont ainsi eu la grâce de connaître la date de leur mort. Ils n’en ont pas moins continué à craindre pour leur salut jusqu’à leur dernier soupir.

Ayant sûrement reçu avec une grande joie la réponse de Notre-Dame, Lucie se préoccupe alors de son prochain. « Et Jacinthe ? » demande-t-elle. Involontairement, Lucie nous montre ce que nous devons faire et que le message de Fatima nous rappellera : la préoccupation que nous devons avoir pour le salut de notre prochain. Notre premier devoir est de nous préoccuper de notre salut, mais aussi de celui de notre prochain. C’est ce que demande le deuxième commandement divin : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Heureuse d’avoir eu la réponse pour Jacinthe, Lucie continue : « Et François ? ». La réponse de Notre-Dame est encore une fois étonnante : « Oui, mais il devra dire beaucoup de chapelets. » Pourquoi une telle différence de traitement ? Nous ne savons pas. Rien, ni dans les mémoires ou lettres de sœur Lucie, ni dans les témoignages de ses parents ou amis, ne donne la moindre indication sur ce qui a pu justifier cette exigence pour François. Pourquoi l'adresser à François et pas Lucie ou Jacinthe ? Quelle que soit la réponse, il nous faut avoir une immense reconnaissance envers François, car, grâce à lui, nous savons par la Sainte Vierge elle-même quel est le premier moyen pour aller au Ciel : c’est de dire fréquemment notre chapelet ! N’est-ce pas là une grâce extraordinaire ? C’est déjà ce qu’enseignait en substance saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Dans Le secret admirable du très saint Rosaire (25e rose), il écrit : « Conservez la pratique du saint Rosaire, car jamais une âme qui dit son Rosaire tous les jours ne sera formellement hérétique, ni trompée par le démon ; c’est une proposition que je signerais de mon sang. »

L’annonce que François et Jacinthe iraient au Ciel est une véritable prophétie. En effet, Lucie écrivit ses mémoires entre 1935 et 1941. À cette époque, elle ne pouvait pas savoir que l’Église canoniserait ses petits cousins une soixantaine d’années plus tard. Ainsi, le début de ce premier échange entre Notre-Dame et Lucie, si simple en apparence, contient deux prophéties qui se sont parfaitement réalisées : une première prophétie vérifiable très rapidement : les dates et heures des apparitions à venir, et une autre confirmée depuis une vingtaine d’années : l’entrée au Ciel de François et Jacinthe.

Lucie nous donne ensuite une autre leçon. Elle ne se préoccupe pas seulement du salut de son prochain ; elle se préoccupe aussi de ceux qui sont déjà morts et peut-être au purgatoire. Après avoir reçu la réponse concernant ses deux petits cousins, elle pose une nouvelle question : « Maria das Neves est-elle déjà au Ciel ? ». « Oui, elle y est », répond Notre-Dame. Ainsi, comme le bon larron qui a été “canonisé” par le Christ sur le calvaire, Maria das Neves a été “canonisée” par la Sainte Vierge à la Cova da Iria. Et l’Église, en canonisant François et Jacinthe en 2017, a, en quelque sorte, confirmé les paroles de Notre-Dame. En conséquence, nous pouvons également être convaincus que Maria das Neves est aussi au Ciel. Et il ne serait guère étonnant qu’un jour ou l’autre l’Église l'officialise par une canonisation comme elle l’a fait pour François et Jacinthe. Alors, de même que nous invoquons saint François et sainte Jacinthe, n’oublions pas d’invoquer Maria das Neves.

De tout ceci, le plus important à retenir est d’imiter Lucie et de nous poser la question : « Est-ce que nous irons au Ciel ? Et est-ce que notre prochain ira au Ciel ? » Le premier enseignement de Notre-Dame à Fatima est de nous préoccuper de la seule question importante ici-bas : notre salut éternel et celui de notre prochain.

Pour nous aider dans cette recherche, la contemplation de la beauté du Ciel est non seulement utile, mais même indispensable. C’est ce que nous faisons lorsque nous récitons le deuxième mystère glorieux, le mystère de l’Ascension, dont le fruit est le désir du Ciel. Ce désir du Ciel est une grâce importante à demander pour obtenir la persévérance finale. Il se trouve que, pour le prochain premier samedi du mois, le mystère sur lequel il est proposé de méditer 15 minutes, selon ce qu’a demandé Notre-Dame, est précisément l’Ascension. C’est pourquoi, pour cette méditation, il vous est proposé une méditation de saint Alphonse de Liguori sur le désir du Ciel, tirée de son livre La bonne mort. Et demandons à Notre-Dame un désir du Ciel aussi fort que celui qu’avait la petite Lucie.

Divers

Nous remercions tous ceux qui nous font régulièrement part de leurs appréciations sur les lettres de liaison ou nous encouragent à continuer cette publication. Le temps manque pour répondre individuellement à tous. Mais nous les assurons ici de nos plus sincères remerciements pour avoir pris le temps de nous faire part de leur opinion.

Certains ont demandé à avoir les textes des méditations proposées pour les préparations de 9 ou 33 jours à la consécration au Cœur Immaculé de Marie. C’est tout à fait possible.

  • Pour la préparation de 9 jours, l’association Marie de Nazareth a réalisé, avec notre accord, un livret d’une quarantaine de pages, en couleur et très joliment illustré. Il est présenté comme une neuvaine au Cœur Immaculé de Marie, mais ce sont les mêmes textes que ceux de la préparation : ils ont simplement été légèrement raccourcis. Vous pouvez vous procurer le livret sur le site MDN Productions au prix de 5 € :

https://mdnproductions.fr/neuvaines/117-neuvaine-au-coeur-immacule-de-marie.html

  • Pour la préparation de 33 jours, un fichier PDF regroupant toutes les méditations est téléchargeable sur le site. Ce n’est qu’une simple compilation des textes envoyés par internet. La présentation mériterait d’être améliorée. Mais au moins le fond y est. Vous pouvez télécharger le fichier ici :

https://www.fatima100.fr/images/meditations_consecrations/Dossier_de_prparation_complet.pdf

En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie.
Yves de Lassus

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