Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Notre-Dame, le 13 juillet 1917
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Méditation sur le 3e mystère douloureux

Le couronnement d'épines

 Tirée des Méditations sur les mystères de notre sainte foi
du vénérable père Du Pont, s. j.

 

DU COURONNEMENT D'ÉPINES

ET DES AFFRONTS QUI L'ACCOMPAGNÈRENT

  

I. — Jésus désire de nouvelles souffrances ; ses ennemis les lui préparent.

Les soldats qui avaient flagellé Notre-Seigneur, trouvèrent encore, par la suggestion de Satan, de nouveaux moyens, aussi humiliants que douloureux, pour le tourmenter. Afin que l'affront fût plus éclatant, ils rassemblèrent toute la cohorte préposée à la garde du prétoire, et l'engagèrent à assister à ce spectacle. Tous s'y rendirent volontiers comme à un divertissement. Alors commença une scène cruelle, aux dépens de l'honneur et du repos de Jésus.

1) Considérons en premier lieu le désir insatiable que le Fils de Dieu a de souffrir pour notre salut. Il souhaite que l'on invente contre lui de nouveaux genres d'outrages et de tortures. S'il se contentait des injures et des douleurs ordinaires, il craindrait de ne pas nous faire comprendre suffisamment et la grandeur de son amour, et la grièveté de nos offenses. Comme donc les hommes, emportés par l'amour d'eux-mêmes, imaginent de nouvelles sortes de crimes pour satisfaire leur sensualité et leur ambition, de même Jésus-Christ, pressé par son amour envers les hommes, veut, pour expier de semblables forfaits, que l'on invente des supplices inouïs, de nouvelles manières de répandre son sang, comme Il l'a fait Lui-même au jardin des oliviers.

Je vous rends grâces, Ô doux Jésus, de l'exquise charité que Vous avez pour de misérables pécheurs. Oui, c'est à bon droit que l'on Vous donne le nom de Juste, puisque Vous employez des moyens si étonnants pour nous mériter la grâce de la justification. Je me réjouis avec Vous de ces inventions admirables de votre amour ; je me plais à Vous dire avec votre prophète, que Vous êtes le Juste par excellence, que Vous serez heureux dans toutes vos entreprises, et que Vous recueillerez le fruit de vos œuvres, le salut d'une multitude innombrable d'âmes, que Vous ne pouviez gagner qu'à ce prix.

2) Considérons ensuite la malice des bourreaux de Jésus. Poussés par le démon, ils assemblent tous les gardes du gouverneur. Ils ne veulent pas être les seuls à se moquer du vrai Roi des hommes et des anges ; il leur faut des témoins et des complices de leur audace. Compatissons à l'humiliation de notre Sauveur, devenu le jouet de ses ennemis ; ayons en horreur ceux qui sollicitent les autres à L'offenser et à Le railler dans ses mystères.

Ô mon divin Maître, je veux assister en esprit à ce spectacle, non pour Vous insulter, comme les, soldats, mais pour méditer vos œuvres, admirer les inventions de votre amour, prendre part à vos peines, et m'encourager à supporter les miennes.

C'est avec ces dispositions que nous devons réfléchir sur les tourments et les opprobres que Jésus endura dans le prétoire après la flagellation. On peut les réduire à six, qui se suivirent les uns les autres.

II. — Les deux premiers affronts que l'on fit à Jésus-Christ.

1) Les soldats Le dépouillèrent une seconde fois ; et comme leur intention était de l'exposer ensuite à la vue de tout le peuple dans l'état pitoyable auquel ils L'avaient réduit, on croit qu'ils lui ôtèrent jusqu'à sa tunique sans couture, et qu'ils Le laissèrent dans une entière nudité. Ce traitement indigne causa à Notre-Seigneur de très vives douleurs et une honte extrême. Il Lui causa de la douleur parce que, ses vêtements étant déjà collés à son corps déchiré et ensanglanté, les soldats les Lui arrachèrent avec brutalité, sans craindre de rouvrir ses plaies. Il Lui causa de la honte parce qu'Il se trouva nu devant cette troupe d'hommes insolents.

2) Ils Le couvrirent d'un manteau de pourpre, vêtement que portaient les rois. C'était une dérision de la part des ennemis de Jésus ; ils voulaient Le traiter comme un roi imaginaire. De sorte que ce qui est aux souverains une marque de leur dignité, ne servit qu'à rendre notre divin Sauveur plus méprisable et à Le faire passer pour un roi de théâtre.

Ô céleste Époux de nos âmes, blanc et vermeil, choisi entre mille, si Vous aimez ces deux couleurs, ce n'est que par le désir d'être méprisé. Car, dans le palais d'Hérode, on Vous revêtit d'une robe blanche, comme un insensé ; et dans le prétoire, on Vous couvre d'un manteau de pourpre, comme un usurpateur de la royauté. Vous acceptez, Seigneur, ces opprobres, afin de nous mériter la blancheur de l'innocence et la pourpre de la charité. Accordez-moi la grâce de me glorifier de vos livrées ; faites que je regarde comme un affront ce que le monde estime comme honorable, et que j'estime comme honorable ce que le monde regarde comme un affront.

Considérons cet ample et lourd vêtement comme la figure de nos péchés, rouges comme l'écarlate, dit Isaïe, fardeau pesant et ignominieux que le Sauveur a daigné prendre sur sa personne. Le rouge représente particulièrement certaines œuvres qui paraissent bonnes et glorieuses aux yeux des hommes, mais qui, dans le fond, sont mauvaises et abominables devant Dieu, parce qu'elles sont faites avec des motifs criminels. De semblables œuvres ne glorifient point Jésus-Christ ; elles L'offensent et Le déshonorent.

Ô Dieu de mon âme, ne permettez pas que je Vous revête jamais d'un vêtement si honteux, ni que je m'en revête moi-même. S'il est une pourpre que je doive ambitionner, c'est celle de la charité : elle couvrira la laideur et la multitude de mes péchés et elle me rendra agréable à vos divins regards. Ainsi soit-il.

III. — Le troisième affront fait à Jésus-Christ.

Et entrelaçant une couronne d'épines, ils la Lui mirent sur la tête. Ce n'est point une couronne d'or ou d'argent, de roses ou d'autres fleurs, c'est une couronne d'épines très fortes et très aiguës, qui lui couvrait toute la tête ; et comme les soldats la posèrent d'abord sur le haut de la tête de Jésus, puis l'enfoncèrent avec beaucoup de violence, ces épines percèrent en mille endroits le chef sacré du Sauveur et firent couler par tant de blessures une grande abondance de sang.

1) Considérons que cette couronne fut pour Notre-Seigneur, comme le prétendaient ses ennemis, un instrument d'ignominie et de douleur. Elle fut un instrument d'ignominie, car ils la Lui mirent par dérision, au lieu des couronnes dont on ornait le front des rois, des conquérants au jour de leur triomphe, des mortels que l'on révérait à l'égal des dieux. Ils voulaient donc signifier par-là que Jésus méritait d'être moqué sous ce triple rapport : Il s'était faussement attribué le titre de roi des Juifs ; Il avait voulu se faire passer pour le fils de Dieu ; tout récemment, Il avait séduit le peuple qui s'était empressé de Le recevoir en triomphe dans Jérusalem. Elle fut aussi un instrument de douleur, car les épines, étant en grand nombre et très aiguës, pénétraient fort avant dans la tête et tiraient tout le sang que les fouets avaient laissé dans la plus noble partie de ce corps divin. Ce sang, coulant sur son front, sur ses yeux et le long de ses joues, Lui défigurait étrangement le visage et obscurcissait sa vue, tandis qu'Il ressentait extérieurement et intérieurement d'intolérables tourments.

Lève-toi donc, ô mon âme, et sors en esprit avec les filles de Sion pour contempler le vrai Salomon portant la couronne que sa mère, ou plutôt sa marâtre la Synagogue, Lui a mise sur la tête au jour de ses noces, au jour du mariage mystérieux qu'Il consommera bientôt par sa mort sur le lit nuptial de la croix. Ô Roi éternel, qui avez couronné l'homme d'une couronne de gloire et d'honneur et qui l'avez élevé à la dignité de roi et de seigneur en l'établissant sur les œuvres de vos mains et en mettant toutes choses sous ses pieds, comment avez-Vous consenti que la main des hommes Vous couronnât d'une couronne de douleur et d'ignominie ? Ô ingratitude, ô cruauté inconcevable des hommes envers leur Seigneur ! Ô bonté, ô mansuétude ineffable du Seigneur envers les hommes ! Il les couronne de gloire ; eux Le couronnent d'opprobres ; Il les couronne de sa miséricorde et de ses grâces ; eux Le couronnent d'épines très cruelles. Comment donc ces épines ne percent-elles point son cœur ? Comment ne font-elles pas couler de ma tête et de mes yeux des ruisseaux de larmes, quand je vois le Roi du ciel ainsi couronné pour m'acquérir dans son royaume une couronne éternelle ? Ô céleste Époux des âmes, qui, pour contracter avec elle une union indissoluble, Vous couronnez d'épines, mettez sur ma tête une couronne semblable à la vôtre afin que je mérite de Vous être inséparablement uni. Ô couronne sacrée de Jésus, si effrayante que Vous paraissiez aux yeux du monde, je Vous révère, je Vous adore comme la couronne de mon Dieu ! Ô précieuses épines, percez mon cœur de vos pointes et guérissez par vos blessures salutaires les plaies mortelles que le péché a faites à mon âme.

2) Considérons la gravité de nos péchés, surtout de nos péchés d'orgueil et de sensualité ; car ils sont la véritable cause d'un si terrible tourment. Ce sont eux qui ont percé le chef adorable de notre Sauveur, d'une manière bien plus douloureuse que les épines de sa couronne. Parce que nous nous sommes couronnés de roses, ne cherchant qu'à satisfaire nos sens, Jésus a été couronné d'épines ; parce que nous avons placé sur notre front la couronne d'orgueil, Jésus a choisi pour lui une couronne d'humiliation et d'opprobre. Rappelons-nous donc tous nos péchés qui sont les épines dont la tête de notre Rédempteur a été blessée ; repentissons-nous de les avoir commis, et les saintes rigueurs de la pénitence seront les épines qui perceront notre chair et pénétreront jusqu'à notre cœur. Voici que Jésus-Christ, notre chef, est couronné d'épines ; rougissons, nous qui sommes les membres de son corps mystique, de vivre couronné de roses, gaspillant notre vie dans les délices et les vanités d'un monde que Jésus-Christ a réprouvé.

3) Demandons-nous ce que signifie cette couronne si fortement enfoncée dans la tête de notre Sauveur. À ne regarder que le dessein de ses ennemis, elle est l'instrument d'un supplice cruel et dérisoire ; mais à envisager les choses selon les idées de Dieu, elle est une marque que Jésus est Roi éternel, que son royaume est durable, que son diadème est comme inhérent à son front divin. Telle n'est pas la couronne des rois de la terre, ornement que l'on peut prendre et déposer à volonté. Elle est encore un signe de la victoire et du triomphe qu'Il a remporté pour toujours sur le démon, sur la chair et sur le monde. Cette victoire, il est vrai, Lui a coûté cher ; elle Lui a coûté tout son sang, particulièrement celui que les épines ont tiré de sa tête adorable, mais aussi a-t-Il mérité par ce sang à tous ses élus d'innombrables victoires dans le temps présent, et dans l'éternité des couronnes de gloire. Jésus-Christ Notre-Seigneur a donc voulu nous enseigner, par son exemple, que nous ne pouvons gagner la couronne du ciel sans avoir porté sur la terre sa couronne d'épines, et que, par conséquent, il vaut mieux embrasser ici-bas une vie laborieuse et pénible, qu'une vie molle et sensuelle. Car si nous nous couronnons maintenant de roses, en recherchant, comme les mondains, les honneurs et les plaisirs, un jour viendra où nous nous sentirons le cœur déchiré par les remords de notre conscience, comparables à des épines aiguës, qu'il nous sera impossible d'arracher.

Je vous rends grâces, Roi souverain, glorieux vainqueur, triomphateur éternel, de ce que Vous avez choisi une voie si rude pour parvenir à votre gloire ; je m'offre dès à présent à marcher sur vos traces ; je veux être couronné d'épines en ce monde afin que, comme je l'espère, Vous me couronniez de gloire en l'autre. Ainsi soit-il.

IV. — Le quatrième et le cinquième affront que reçut Jésus-Christ.

1) Les soldats du gouverneur, après avoir couronné d'épines le Roi du ciel et de la terre, Lui mirent par moquerie un roseau dans la main droite en guise de sceptre. Ils veulent Lui faire entendre que ce roseau creux et fragile est l'image de sa royauté. Il est Lui-même faible comme un roseau, et Il a fait preuve évidente de folie en prenant sans raison, même apparente, le titre de roi ; enfin, ce roseau Lui rappellera les rameaux et les palmes que le peuple portait en ses mains il y a peu de jours, pour célébrer son entrée triomphante dans Jérusalem.

Remarquons ici le cruel affront que reçoit le Fils de Dieu, et l'estime que le monde fait de sa royauté, de sa doctrine et de la perfection de sa loi : tout cela n'est aux yeux des ennemis de Jésus qu'une fiction. Mais admirons surtout l'humilité avec laquelle Il supporte cette injure. Il ne refuse point ce roseau ; Il ne le rejette pas loin de lui ; au contraire, Il le prend de sa main bénie ; Il le serre comme une marque d'ignominie parce qu'Il aime sincèrement les mépris et qu'Il veut nous enseigner à les accepter, à les embrasser avec amour.

Ô roseau digne de vénération, ô sceptre divin de mon Sauveur ! On peut dire de vous, avec plus de vérité que du sceptre d'Assuérus, que vous recevez de la main toute-puissante qui vous porte une vertu secrète pour rendre la vie à ceux que vous touchez. Touchez-moi de votre sceptre, ô mon Roi ; et en me touchant, imprimez dans mon cœur une haute estime de vos opprobres : ce sera pour moi une marque de votre clémence et un gage de la vie éternelle.

Remarquons encore combien les hommes sont sujets à se tromper dans leurs jugements. Ils portent eux-mêmes des sceptres d'or massif pour signifier la majesté et la stabilité de leur empire ; et ils ne songent pas que leur pouvoir est de peu de durée, qu'il est faible comme le roseau sur lequel, dit Isaïe, vous ne pouvez vous appuyer sans craindre qu'il ne se brise et ne vous transperce la main. Ils disent au contraire, comme le témoigne un autre prophète, qu'il ne sert de rien à l'homme de servir le Seigneur et d'observer ses préceptes. Apprenons de là à mépriser des jugements si trompeurs et gardons-nous de les prendre pour règle de notre conduite.

2) Et fléchissant le genou devant Lui, ils se moquaient de Lui et de sa royauté, disant : Je vous salue, roi des Juifs. Cette salutation, respectueuse dans les termes, n'était en réalité qu'une dérision amère ; aussi dut-elle causer un tourment bien sensible au Sauveur dont les oreilles ne cessent d'entendre les louanges des esprits célestes et d'écouter avec satisfaction les prières des justes. C'est la seconde fois que Notre-Seigneur Jésus-Christ est salué perfidement dans sa Passion. La première fois, Judas Lui dit en secret avec les semblants de l'amitié : Je vous salue, maître. Ici, les soldats Lui adressent publiquement avec une morgue révoltante ces paroles : Salut, roi des Juifs. La conduite du disciple apostat et celle des ennemis déclarés de Jésus nous représente deux classes de pécheurs : les hypocrites qui feignent d'aimer et d'honorer Dieu et n'ont pour Lui ni respect ni amour ; les impies scandaleux qui se rient ouvertement des choses sacrées et divines. Or Notre-Seigneur souffrit pour les uns et pour les autres afin de les sauver tous. Enfin, l'Évangile nous fait remarquer, non sans cause, que les soldats adoraient Jésus-Christ en fléchissant le genou et non les genoux. C'est une figure des hommes du monde qui ne se donnent pas entièrement à Dieu, qui se partagent entre Dieu et le monde, qui fléchissent un genou devant Dieu et l'autre devant les idoles de l'honneur, de l'argent et du plaisir. Mais cette adoration leur sert peu, car Dieu ne veut pas être servi à demi : il demande tout notre cœur.

Ô Roi suprême, combien les adorations que Vous recevez dans le ciel sont différentes de celles qui Vous sont rendues sur la terre ! Dans le ciel, les anges Vous adorent comme leur Dieu et leur vrai Roi ; sur la terre, des hommes impies ne fléchissent le genou en votre présence que par moquerie, comme devant un Dieu imaginaire et un fantôme de roi. Pour moi, Seigneur, je Vous adore dans la sincérité de mon âme et c'est du plus profond de mon cœur que je Vous dis : Je Vous salue, roi des Juifs et des Gentils ; je Vous salue, roi des anges et des hommes ; je Vous salue, roi du ciel et de la terre. Daignez agréer cet hommage et me recevoir dans votre royaume, afin que je jouisse éternellement de votre divine présence. Ainsi soit-il.

V. — Autres affronts endurés par Jésus-Christ.

1) Les ennemis de Jésus ne Lui disaient pas une parole injurieuse sans l'accompagner de quelque traitement indigne et douloureux. Les uns prenaient le roseau qu'Il portait dans ses mains et Lui frappaient la tête, enfonçant de plus en plus les épines dont Il était couronné ; les autres Lui donnaient des soufflets ; d'autres souillaient de crachats son divin visage. Ces trois sortes d'outrages sont rapportées par les évangélistes ; mais il est à croire que plusieurs de ces furieux Lui donnaient des coups de pied et des coups de poing par tout le corps, tandis que d'autres tiraient et arrachaient ses cheveux et sa barbe, en sorte que notre divin Sauveur souffrit de nouveau de la part des Gentils, dans le palais de Pilate, tout ce qu'Il avait déjà souffert de la part des Juifs dans la maison de Caïphe. La seule différence, c'est que les Gentils ne lui bandèrent point les yeux, ou parce qu'ils Le traitaient comme roi, ironiquement toutefois, ou parce que Jésus étant défiguré, n'avait plus sur son visage cet air de majesté qui commandait le respect et empêchait qu'on ne Le frappât à découvert.

Ô Sauveur du monde, combien de fois Vous endurez les mêmes affronts et les mêmes tourments ! C'était assez pour l'expiation de nos crimes que Vous ayez été une fois souffleté, frappé, couvert de crachats ; mais votre charité n'est point satisfaite ; Vous voulez que les Gentils renouvellent tout ce que Vous ont fait souffrir les Juifs afin que, tourmenté par les uns et par les autres, Vous payiez pour tous et obteniez le salut de tous. Que tous les hommes, Seigneur, Vous bénissent et Vous glorifient ; qu'ils exaltent votre bonté sans mesure ; et puisque Vous souffrez pour tous, faites que tous recueillent les fruits de votre Passion. Ainsi soit-il.

2) Méditons sur chacun de ces affronts et de ces tourments. Attachons-nous principalement à considérer la patience héroïque et l'humilité étonnante qui éclatent dans la personne de Jésus-Christ Notre-Seigneur au milieu de ses humiliations et de ses souffrances qui furent innombrables ; car le nombre des bourreaux était grand et ils se plaisaient à multiplier les mêmes injures par manière de divertissement. Mais si les ennemis de Jésus se faisaient un jeu de L'injurier, Jésus se réjouissait d'être accablé d'injures, les souffrant pour le salut de ceux-là mêmes qui Le traitaient si indignement.

3) Considérons enfin à quel état d'épuisement et d'affliction est réduit Notre-Seigneur par tant d'outrages et de souffrances. Sa tête ne peut plus se soutenir, si grande est la quantité de sang qui coule des ouvertures faites par les épines ; son visage est couvert de sang et de crachats ; ses joues sont meurtries et livides. Personne ne prend part à ses maux, ne dit une parole en sa faveur, n'arrête la main barbare de ses bourreaux qui, las enfin de Le tourmenter, sont contraints de Lui accorder quelque repos. Cependant, Jésus n'est point las de souffrir ; au contraire, Il se prépare à supporter avec un courage invincible les nouveaux tourments qui l'attendent. Nous non plus, nous ne devons donc pas nous lasser de nous jeter à ses pieds, de compatir à ses souffrances, de pleurer nos péchés qui en sont la cause, de L'adorer avec un respect profond comme notre Dieu, de Lui demander des grâces comme à notre Roi, surtout celle de participer à ses opprobres et à ses douleurs et d'imiter son humilité, sa patience, sa charité.

 

 

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