Liste & thèmes des lettres de liaison
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Samedi prochain, 5 juillet 2025 : 1er samedi du mois
N’oublions pas de réciter un acte de réparation ce jour-là.
Mystère à méditer |
3e mystère glorieux : La Nativité |
Blasphèmes à réparer |
Les blasphèmes contre la maternité de la Très Sainte Vierge |
Lettre de liaison n° 175 (3 juillet 2025)
Chers amis,
Après les apparitions de Pontevedra en 1925 et 1926, sœur Lucie eut encore d’autres apparitions. En octobre 1926, ayant achevé son postulat, elle entra au noviciat des sœurs de Sainte Dorothée, à Tuy. C’est là que, trois ans après son entrée, elle eut deux apparitions très importantes.
Tuy, juin 1929
Le 13 juin 1929, Notre-Dame lui apparut et lui demanda de faire dire au pape que le moment était venu de consacrer la Russie au Cœur Immaculé de Marie. Voici le récit qu’elle fit de cette apparition et que son confesseur le père Gonçalvès recopia un jour où il passait à Tuy :
Russie (1929) – Notre-Dame demande la consécration.
Le Révérend Père Gonçalvès est venu plusieurs fois confesser dans notre chapelle. Je me suis confessée à lui et, comme je m’entendais bien avec lui, j’ai continué à le faire durant les trois ans pendant lesquels il est resté ici comme supérieur.
C’est à cette époque que Notre-Seigneur m’a avertie que le moment était venu où il voulait que je fasse connaître à la Sainte Église son désir de la consécration de la Russie et sa promesse de la convertir... La communication s’est produite ainsi :
(13/6/1929) J’avais demandé et obtenu la permission de mes supérieures et de mon confesseur de faire une heure sainte de onze heures à minuit, dans la nuit du jeudi au vendredi de chaque semaine.
Me trouvant seule une nuit, je m’agenouillai près de la balustrade, au milieu de la chapelle, pour réciter, prosternée, les prières de l’Ange. Me sentant fatiguée, je me relevai et continuai à les réciter les bras en croix. La seule lumière était celle de la lampe [du sanctuaire].
Soudain, toute la chapelle s’éclaira d’une lumière surnaturelle, et, sur l’autel, apparut une croix de lumière qui s’élevait jusqu’au plafond.
Dans une lumière plus claire, on voyait sur la partie supérieure de la Croix, une face d’homme, avec un corps jusqu’à la ceinture ; sur sa poitrine une colombe, également lumineuse, et cloué à la croix, le corps d’un autre homme.
Un peu en dessous de la taille, suspendus en l’air, on voyait un calice et une grande hostie sur laquelle tombaient quelques gouttes de sang qui coulaient sur les joues du Crucifié et d’une blessure à la poitrine. Coulant sur l’Hostie, ces gouttes tombaient dans le Calice.
Sous le bras droit de la Croix se trouvait Notre-Dame avec son Cœur Immaculé dans la main... (C’était Notre-Dame de Fatima avec son Cœur Immaculé, … dans la main gauche… sans épée ni roses, mais avec une couronne d’épines et des flammes…)
Sous le bras gauche [de la Croix], de grandes lettres, comme d’une eau cristalline qui aurait coulé au-dessus de l’Autel, formaient ces mots : Grâce et Miséricorde.
Je compris que m’était montré le mystère de la Très Sainte Trinité, et je reçus sur ce mystère des lumières qu’il ne m’est pas permis de révéler.
Ensuite, Notre-Dame me dit : « Le moment est venu où Dieu demande au Saint-Père de faire, en union avec tous les évêques du monde, la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé. Il promet de la sauver par ce moyen. Elles sont tellement nombreuses les âmes que la justice de Dieu condamne pour des péchés commis contre moi, que je viens demander réparation. Sacrifie-toi à cette intention et prie. »
Je rendis compte de ceci à mon confesseur, qui me demanda d’écrire ce que Notre-Seigneur voulait que l’on fasse.
Plus tard[1], par le moyen d’une communication intime, Notre-Dame me dit, en se plaignant : « Ils n’ont pas voulu écouter ma demande... ! Comme le Roi de France, ils s’en repentiront et ils le feront, mais ce sera tard. La Russie aura déjà répandu ses erreurs dans le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Le Saint-Père aura beaucoup à souffrir. »
Sœur Lucie fit tout ce qu’elle put auprès des autorités religieuses pour que cette demande parvienne au Saint-Père. En particulier, elle en parla elle-même au nonce apostolique, Mgr Cardinale, venu lui rendre visite à Tuy quelques jours après l’apparition. Un peu plus tard, elle en parla à Mgr da Silva, mais sans succès. L’évêque écrivit au père Aparicio : « La dévotion des premiers samedis du mois est bonne, mais elle n’est pas encore à son heure, ce qui ne veut pas dire qu’on ne puisse pas la propager dans les maisons et les collèges religieux. » En effet, Mgr da Silva souhaitait voir se développer d’abord la dévotion à Notre-Dame de Fatima. Le père Aparicio ayant informé sœur Lucie de la position de l’évêque, elle lui répondit que cette réponse fut pour elle « un coup très dur ».
Tuy, mai 1930
L’année suivante, au mois de mai, Notre-Seigneur fit savoir à sœur Lucie que les deux demandes concernant la dévotion au Cœur Immaculé de Marie et la consécration de la Russie devaient être adressées au Saint-Père lui-même. Le 29 mai, elle mit au courant le père Gonçalvès qui lui ordonna de mettre par écrit ce qu’elle avait appris :
JMJ Tuy, 29/V/1930
Révérend Père,
Ce qui me paraît s’être passé entre Dieu et mon âme au sujet de la dévotion réparatrice au Cœur Immaculé de Marie et de la persécution de la Russie.
Il me semble que le bon Dieu, au fond de mon cœur, agit sur moi pour que je demande au Saint-Père l’approbation de la dévotion réparatrice, que Dieu lui-même et la Très Sainte Vierge ont daigné demander en 1925, pour, au moyen de cette petite dévotion, donner la grâce du pardon aux âmes qui ont eu le malheur d’offenser le Cœur Immaculé de Marie, la Très Sainte Vierge promettant aux âmes qui chercheront à lui faire réparation de cette manière, de les assister à l’heure de la mort, avec toutes les grâces nécessaires pour qu’elles se sauvent.
La dévotion consiste, durant cinq mois consécutifs, le premier samedi, à recevoir la sainte communion, à dire un chapelet et à tenir compagnie à Notre-Dame durant quinze minutes, en méditant les mystères du Rosaire, et à se confesser, avec la même intention. Cette confession peut être faite un autre jour. Si je ne me trompe, le bon Dieu promet de mettre fin à la persécution en Russie, si le Saint-Père daigne faire, et ordonne aux évêques du monde catholique de faire également, un acte solennel et public de réparation et de consécration de la Russie aux très Saints Cœurs de Jésus et de Marie, Sa Sainteté promettant, moyennant la fin de cette persécution, d’approuver et de recommander la pratique de la dévotion réparatrice, indiquée ci-dessus.
Je déclare que je crains beaucoup de me tromper, et le motif de cette crainte est que je n’ai pas vu personnellement Notre-Seigneur, mais j’ai seulement senti sa divine présence.
Quant à la répugnance que je sens d’aller dire cela à la Révérende Mère Supérieure, je ne sais pas bien d’où elle vient. Ce peut être en partie la crainte que j’ai que la Révérende Mère désapprouve tout cela, ou dise que c’est une illusion, une suggestion du démon, et des choses de ce genre.
Je baise respectueusement la main de votre Révérence.
Ce serait une erreur de croire que les expressions « je crains beaucoup de me tromper » ou encore « si je ne me trompe » que l’on trouve également dans d’autres lettres, soient des expressions restrictives manifestant un doute ou une incertitude : sous la plume de sœur Lucie, ces expressions sont des formules d’humilité et d’obéissance indiquant par là qu’elle s’en remet entièrement au jugement de son directeur de conscience. On trouve des expressions semblables dans les écrits de sainte Marguerite-Marie.
Cette lettre est très importante car elle précise clairement plusieurs points capitaux.
Elle commence par rappeler en quoi consiste la dévotion réparatrice des premiers samedis du mois, les grâces qui y sont attachées et la nécessité de faire approuver cette dévotion par le Saint-Père.
Ensuite, elle énonce précisément les conditions dans lesquelles la consécration de la Russie doit être faite. Elles sont au nombre de six. Le jour choisi, le pape doit : 1) avec tous les évêques du monde entier, 2) consacrer, 3) la Russie, 4) au Cœur Immaculé de Marie, 5) avec un acte public et solennel de réparation, et 6) promettre d’approuver et de recommander la communion réparatrice des premiers samedis du mois.
La sixième condition signifie que la communion réparatrice des premiers samedis du mois ne doit pas rester une dévotion privée ; le Ciel demande qu’elle devienne une pratique stable, approuvée, répandue et encouragée par la hiérarchie de l’Église.
Enfin, cette lettre manifeste le lien étroit existant entre la communion réparatrice et la consécration de la Russie. Mais elle montre aussi que la première chose que demande le Ciel, c’est l’approbation de la dévotion réparatrice par le Saint-Siège.
En recevant cette lettre, le père Gonçalvès fit immédiatement remettre à sœur Lucie une note lui demandant de répondre à six questions :
Veuillez répondre, comme vous pourrez, sur une feuille de papier à lettres, aux questions suivantes :
1. Quand, comment et où, c’est-à-dire la date (si vous la savez), l’occasion et la manière selon laquelle vous avez éprouvé la manifestation de la dévotion des samedis ?
2. Les conditions requises, c’est-à-dire ce qui est demandé pour l’accomplissement de cette dévotion ?
3. Les avantages : quelles grâces sont promises à ceux qui la pratiqueront au moins une fois ?
4. Pourquoi cinq samedis, et non neuf, ou sept, en l’honneur des Douleurs de Notre-Dame ?
5. Si l’on ne peut accomplir toutes les conditions le samedi, ne peut-on y satisfaire le dimanche ? Les gens de la campagne, par exemple, ne le pourront pas, bien souvent, parce qu’ils habitent loin...
6. En relation au salut de la pauvre Russie, que désirez-vous ou que voulez-vous ?
Le soir même, au cours de l’heure sainte que sœur Lucie faisait chaque jeudi de onze heures à minuit, suivant en cela la demande du Sacré-Cœur à Paray-le-Monial, Notre-Seigneur lui fit connaître les réponses. Quelques jours après, le 12 juin 1930, sœur Lucie envoya au père Gonçalvès la lettre suivante :
JMJ 12/6/1930
Révérend Père,
Après avoir imploré l’assistance des Très Saints Cœurs de Jésus et de Marie, je vais, autant que possible, répondre aux questions de votre Révérence.
Pour ce qui touche à la dévotion des cinq samedis :
1. Quand ? Le 10 décembre 1925.
Comment ? Par une apparition de Notre-Seigneur et de la Très Sainte Vierge qui me montra son Cœur Immaculé entouré d’épines et demandant réparation.
Où ? À Pontevedra (Passage Isabelle II). La première apparition (eut lieu) dans ma chambre, la seconde près du portail du jardin où je travaillais.
2. Les conditions requises ?
Durant cinq mois, le premier samedi, recevoir la Sainte Communion, dire le chapelet, tenir compagnie quinze minutes à Notre-Dame en méditant les mystères du Rosaire, et se confesser avec la même intention. La confession peut se faire un autre jour, pourvu qu’on soit en état de grâce en recevant la Sainte Communion.
3. Avantages ou promesses.
« Aux âmes qui chercheront à me faire réparation de cette manière (dit Notre-Dame), je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires au salut. »
4. Pourquoi cinq samedis et non neuf, ou sept en l’honneur des douleurs de Notre-Dame ?
Me trouvant dans la chapelle avec Notre-Seigneur une partie de la nuit du 29 au 30 de ce mois de mai 1930, et parlant à Notre-Seigneur des questions quatre et cinq, je me sentis soudain possédée plus intimement par la divine présence et, si je ne me trompe, voici ce qui m’a été révélé :
« Ma fille, le motif en est simple. Il y a cinq espèces d’offenses et de blasphèmes proférés contre le Cœur Immaculé de Marie :
1) les blasphèmes contre l’Immaculée Conception,
2) contre sa virginité,
3) contre sa maternité divine, en refusant en même temps de la reconnaître comme Mère des hommes,
4) [les offenses de] ceux qui cherchent publiquement à inculquer dans le cœur des enfants l’indifférence ou le mépris, ou même la haine à l’égard de cette Mère Immaculée,
5) [les offenses de] ceux qui l’outragent directement dans ses saintes images.
Voilà, ma fille, le motif pour lequel le Cœur Immaculé de Marie m’a inspiré de demander cette petite réparation, et, en considération de celle-ci, d’émouvoir ma miséricorde pour pardonner aux âmes qui ont eu le malheur de l’offenser. Quant à toi, cherche sans cesse, par tes prières et tes sacrifices, à émouvoir ma miséricorde à l’égard de ces pauvres âmes. »
5. Ceux qui ne pourront accomplir les conditions le samedi, ne peuvent-ils y satisfaire le dimanche ?
« La pratique de cette dévotion sera également acceptée le dimanche qui suit le premier samedi, quand mes prêtres, pour de justes motifs, le permettront aux âmes. »
6. En relation avec la Russie, si je ne me trompe, le bon Dieu promet de mettre fin à la persécution en Russie, si le Saint-Père daigne faire, et ordonne aux Évêques du monde catholique de faire également, un acte solennel et public de réparation et de consécration de la Russie aux Saints Cœurs de Jésus et de Marie, et si sa Sainteté promet, moyennant la fin de cette persécution, d’approuver et de recommander la pratique de la dévotion réparatrice indiquée ci-dessus.
Dans la sixième réponse, on retrouve exactement les mêmes conditions à respecter pour la consécration de la Russie, que celles énoncées dans la lettre du 29 mai précédent. Le père Gonçalvès transmit la lettre à Mgr da Silva ; puis, devant l’inertie de l’évêque, il prit l’initiative d’informer lui-même Pie XI.
Rianjo, Août 1931
En août 1931, sœur Lucie s’étant trouvée fatiguée, elle fut envoyée à Rianjo, près de Pontevedra, pour se reposer. Notre-Dame lui apparût et lui fit connaître son mécontentement de ce que la demande de consécration de la Russie n’avait toujours pas été exécutée :
Ils n’ont pas voulu écouter ma demande... ! Comme le Roi de France, ils s’en repentiront et ils le feront, mais ce sera tard. La Russie aura déjà répandu ses erreurs dans le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Le Saint-Père aura beaucoup à souffrir.
Tout de suite, elle en fit part à son confesseur qui lui demanda d’écrire à Mgr da Silva, ce qu’elle fit le 29 août :
Mon confesseur m’ordonne de faire part à votre Excellence de ce qui s’est passé, il y a peu de temps entre notre bon Dieu et moi. Comme je demandais à Dieu la conversion de la Russie, de l’Espagne et du Portugal, il me sembla que sa divine majesté me dit :
« Tu me consoles beaucoup en me demandant la conversion de ces pauvres nations. Demande-la aussi à ma Mère, en lui disant souvent : Doux Cœur de Marie, soyez le salut de la Russie, de l’Espagne et du Portugal, de l’Europe et du monde entier. Et d’autres fois : Par votre pure et Immaculée Conception, ô Marie, obtenez-moi la conversion de la Russie, de l’Espagne, du Portugal, de l’Europe et du monde entier.
Fais savoir à mes ministres, étant donné qu’ils suivent l’exemple du Roi de France en retardant l’exécution de ma demande, qu’ils le suivront dans le malheur. Jamais il ne sera trop tard pour recourir à Jésus et à Marie. »
Quelle terrible révélation ! Les ministres de Dieu, pour ne pas avoir voulu obéir, suivront le roi de France dans son malheur ! Ainsi pour la troisième fois en deux ans (juin 1929, mai 1930, août 1931), le Ciel demandait avec insistance la consécration de la Russie et redemandait que la dévotion réparatrice des premiers samedis du mois soit approuvée et recommandée par le Saint-Père. Malheureusement, les autorités de l’Église allaient rester sourdes à son appel.
Centenaire de la demande de Notre-Dame
Les cérémonies organisées par le Jubilé des premiers samedis de Fatima (https://jubile2025-fatima.org/) pour fêter le centenaire de la demande de Notre-Dame se poursuivent. Le premier samedi du mois de juin, la messe a été dite par le cardinal Burke au sanctuaire Notre-Dame de Guadalupe à La Crosse aux États-Unis. La prochaine cérémonie aura lieu samedi au Puy en Velay (voir affiche ci-après).
En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie
Yves de Lassus
[1] Ce sera deux ans plus tard, en août 1931, à Rianjo. Voir § suivant.
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