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Article paru le 13 octobre 1917

 

En plein surnaturel
Les apparitions de Fatima

Des milliers de personnes accourent sur une lande, aux environs d'Ourém, pour y voir et entendre la Vierge Marie. Que les âmes pieuses ne se chagrinent pas et que les cœurs purs et croyants ne s'effraient pas : nous n'avons nullement l'intention d'être un scandale pour ceux qui tiennent sincèrement à leur foi et que le miraculeux attire encore, séduit, ensorcelle, console et fortifie, comme c'est le cas depuis mille ans et le sera encore certainement pour quelques autres milliers d'années !

Qu'on fasse de la satire ou de l'apologétique, personne n'a l'intention de ridiculiser ces âmes pieuses ! Il ne s'agit ici que d'un court article de journal sur un événement qui n'est pas nouveau dans l'histoire du catholicisme, mais qui, au contraire, eut lieu souvent presque sous les mêmes formes, à des époques diverses, dans des pays différents et qui a toujours été et sera toujours jugé différemment. Les uns le regardent comme un message du Ciel et une grâce ; les autres y voient un signe et une preuve que l'esprit de superstition et de fanatisme a poussé des racines profondes qu'il est difficile ou même impossible de détruire !

Les époques de grandes calamités ont toujours fait revivre et rajeunir les idées religieuses et les ont favorisées. Et la guerre, qui frappe partout, leur offre le terrain de culture le plus favorable et le plus fertile. Nous voyons cela confirmé dans la vie des tranchées et même dans l'atmosphère spirituelle des pays belligérants !

Ou encore pourrait-on y voir des spéculateurs qui profitent de la bonne occasion pour réaliser des plans cachés et rémunérateurs, dont la touchante et sainte simplicité constitue le premier objet d'exploitation ? Nous ne voulons pas répondre négativement à cette interrogation, car les faits nous apprennent des choses semblables au cours des siècles. Nous ne nous étonnerons pas non plus si demain l'on découvrait que les fameuses apparitions de Fatima ont rapporté à pas mal de gens surtout des avantages matériels.

En quoi consistent au fond ces apparitions ? La Vierge descend le 13 de chaque mois, depuis mai, sous la forme d’une jolie femme, en cette vallée de larmes, pour se montrer à trois enfants, auxquels elle ordonne d'une voix charmante de prier et de faire connaître sa présence. Elle annonce aussi aux fidèles que le 13 octobre - donc aujourd'hui - elle communiquera la vraie raison de ses visites et consolera de son apparition céleste ceux qui sont en état de grâce.

La nouvelle du miracle a couru du nord au sud. De tous les points du pays arrivaient à Fatima des foules innombrables. Des milliers de gens se réunissaient sur la lande favorisée. Beaucoup des visiteurs se disent témoins d'événements curieux. La phénoménologie des apparitions est toujours la même. Fatima remplace Lourdes, la dernière fleur de l'arbre touffu du culte marial qui a poussé sur les Pyrénées et sur les Alpes : Mont-Oussé, Médoux, Garaison, La Salette. Comme en 1500, 1646, 1858, ce sont toujours de pauvres, de simples enfants ignorants auxquels l'Apparition se manifeste pour les exhorter à la prière et demander l'affluence et l'hommage des foules.

Nous ne sachions pas que l'apparition de Fatima ait demandé l'érection d'une chapelle mais on a déjà organisé dans ce but une quête à laquelle les pèlerins contribueront, certes, largement.

Le miracle a lieu de midi à 1 heure, d'après les dires des gens qui y sont allés. Mais tous n'ont pas la chance de voir la sainte figure. Le nombre des élus semble être très petit. Malgré leurs désirs, beaucoup ne voient rien. C'est pourquoi ceux qui se trouvent tout près des enfants se contentent de les entendre parler avec une partenaire invisible. D'autres, au contraire, voient au moment divinement solennel les étoiles briller au firmament, quoique le soleil soit au zénith. Ils entendent un grondement souterrain qui annonce la présence de la Dame. Ils prétendent que la température baisse et ils comparent les impressions de ce moment avec celles qu'on éprouve lors d'une éclipse de soleil.

D’après les dires des enfants, la figure de la Vierge apparaît sur un chêne vert, entouré de tous côtés par un nuage qu’on pourrait regarder comme un nuage de poussière si, en ce moment, la poussière était soulevée par le vent.

La suggestion des masses dont dispose là le surnaturel et dont se sert une puissance surhumaine pour captiver les assistants est tellement puissante que les yeux se remplissent de larmes, les figures deviennent pâles comme des cadavres, des hommes et des femmes se jettent à genoux, entonnent des cantiques et récitent ensemble le chapelet.

Nous ignorons s'il n'y a pas déjà des aveugles qui ont recouvré la vue, des paralytiques qui ont obtenu l'usage de leurs membres, des pécheurs endurcis qui se sont détournés des sentiers du péché pour se plonger dans l'eau purifiante de la pénitence.

Mais peu importe. La nouvelle des apparitions s'est répandu de l'Algarve au Minho. Depuis l'Ascension, les pèlerins y affluent par milliers, le 13 de chaque mois, de près et de loin. Les moyens de transport ne suffisent plus. On n'y donne ni la table ni le lit et, malgré cela, tous sont contents et édifiés, n'eussent-ils vu pour les ahurir que le bon ordre, la simplicité et le respect avec lesquels la grande foule campe sur la Serra pour y prier et dévorer ses provisions, car l'homme ne vit pas de foi seule.

Des gens pieux gardent l'espoir que la Vierge Marie les renseignera sur la fin de la guerre et ira même, dans sa bonté, jusqu'à leur dire quand sera signée la paix.

Le clergé de l'endroit et des environs conserve à l'égard des événements une prudente réserve, du moins en apparence. C'est la coutume dans l'Église. Il proclame à haute voix qu'en de pareilles circonstances le doute ne sert de rien, car les doutes aussi proviennent du diable ! Mais dans son intérieur, il se réjouit de l'affluence des pèlerins qui, depuis mai, grandit de plus en plus.

Et il y a même des gens qui rêvent d'une grande et magnifique église, toujours remplie, de grands hôtels à côté, avec tout le confort moderne, de magasins bien achalandés de mille et un différents objets de piété et de souvenirs de Notre-Dame de Fatima, et d'un chemin de fer qui nous emportera au futur sanctuaire miraculeux avec plus de commodité que les omnibus dans lesquels, pour le moment, la masse des fidèles et des curieux atteint encore cet endroit...

AVELINO DE ALMIEIDA.

 

Le soir même du jour où cet article paraissait, le même rédacteur adressait à son journal, depuis Ourém, le reportage suivant sur les événements de la journée. Le ton de ce second article n'est plus aussi moqueur que celui du premier. On sent que l'auteur voudrait plaisanter encore, mais l'émotion du grand événement dont il a été témoin est telle que les plaisanteries n'arrivent plus au bout de sa plume.

 

Article paru le 15 octobre 1917

 

Choses étonnantes !
Comment le soleil a dansé en plein midi à Fatima

Les apparitions de la Vierge. - En quoi consiste le Signe du Ciel. - Plusieurs milliers de personnes se prononcent pour un miracle. - La guerre et la paix.

De notre envoyé spécial Avelino de Almeida. Ourém, 13 octobre.

En sautant du train, après un lent voyage, hier, vers 16 heures, en gare de Châo de Maçâs, où descendirent aussi de pieuses gens venues de loin pour assister au "Miracle", j'ai demandé à brûle-pourpoint à un garçon de l'omnibus régulier s'il avait déjà vu la Madone. Avec un sourire sardonique et un regard en biais, il n'a pas hésité à me répondre : « Quant à moi, je n'y ai vu que des pierres, des chars, des automobiles, des bêtes et des gens ! » Par une équivoque compréhensible, la voiture qui devait nous conduire (avec miss Judah Ruah) jusqu'à la ville ne se montre pas, et nous nous décidons à parcourir à pied courageusement quelque deux lieues, car la diligence n'a plus de places et toutes les carrioles qui attendent des voyageurs se trouvent retenues depuis longtemps.

En cours de route, nous rencontrons les premiers groupes qui se dirigent vers le lieu saint, à plus de 20 kilomètres. Presque tous, hommes et femmes, vont pieds nus - les femmes portant leurs chaussures dans un sac sur la tête, les hommes s'appuyant à de gros bâtons et faisant suivre prudemment leur parapluie. On les dirait tous étrangers à ce qui se passe autour d'eux, se désintéressant complètement du paysage comme des autres voyageurs, perdus dans un rêve, récitant leur chapelet en une triste mélopée. Une femme récite la première partie du Je vous salue ; ses compagnons, en chœur, disent la seconde partie de la supplique. D'un pas sûr et cadencé, ils frappent la route poussiéreuse qui court entre les sapinières et les oliveraies. Ils veulent arriver avant la nuit au lieu de l'apparition où, sous le serein et la froide lumière des astres, ils espèrent pouvoir dormir, en gardant les premières places auprès de l'yeuse bénie, afin de mieux voir aujourd'hui.

À l'entrée de la ville, des femmes du peuple, que le milieu a déjà contaminé d'athéisme, commentent, en blaguant, le fait du jour :
     - Alors, vous allez voir demain la Sainte ?
     - Moi, non. Encore si elle venait ici !

Et elles rient de bon cœur, tandis que les dévots poursuivent leur chemin, indifférents à tout ce qui n'est pas l'objet de leur pèlerinage. Ce n'est que grâce à une extrême gentillesse que nous pouvons nous loger à Ourém. Toute la nuit, se rassemblent sur la place de la ville les véhicules les plus divers, transportant croyants et curieux. Il n'y manque pas de vieilles femmes vêtues de noir, pliées déjà sous le poids des ans, mais les yeux pétillants de la lumière ardente de la foi qui les a amenées à l'acte courageux d'abandonner pour un jour entier l'inséparable petit coin de leur maison. Dès l'aube, de nouveaux groupe surgissent, intrépides ; ils traversent, sans s'arrêter, le patelin dont ils brisent le silence par le chant de leurs cantiques que des voix féminines, très justes, entonnent, dans un violent contraste avec la rudesse des types...

Le soleil apparaît, mais le visage du ciel présage la tempête. Des nuages noirs s'amoncellent, précisément du côté de Fatima. Rien, toutefois, ne retient ceux qui, par tous les chemins et toute sorte de moyens de locomotion, affluent vers là-haut. Les luxueuses automobiles défilent à une allure vertigineuse, faisant retentir leurs klaxons ; les charrettes à bœufs se traînent sur un côté de la route ; les landaus, les victorias, les calèches fermées, les chariots dans lesquels des sièges ont été improvisés, sont pleins à craquer... Presque tous, avec leur sac de provisions plus ou moins bien garni pour les bouches chrétiennes, emportent du fourrage pour ceux que le "Poverello" appelait nos frères et qui accomplissent courageusement leur tâche... Des grelots résonnent, on voit une charrette ornée avec du buis ; cependant, l'air de fête est discret, les manières polies, l'ordre absolu… Les bourriquets trottent sur le bord de la route, et les cyclistes, très nombreux, font des merveilles pour ne pas buter contre les chariots.

Vers 10 heures, le ciel se couvre totalement et une bonne pluie ne se fait pas attendre. L'eau, battue par un vent sauvage, vous fustige la face, noyant le macadam et trempant jusqu'aux os les voyageurs dépourvus de parapluies ou de tout autre protection. Personne ne s'impatiente ; on continue sa route, et si quelques-uns s'abritent sous les arbres, auprès des murs des fermes, ou dans les maisons isolées qui se penchent sur la route, d'autres poursuivent leur marche avec une constance surprenante ; on peut remarquer certaines femmes, les habits collés au corps - en raison de la violence et de l'insistance de la pluie - dessinent les formes comme si elles sortaient du bain.

L'endroit de la lande de Fatima où l'on dit que la Vierge est apparue aux petits bergers du village d'Aljustrel, est dominé en grande partie par la route de Leiria, au long de laquelle se placent les voitures des pèlerins et des touristes. Quelqu'un a compté plus de cent autos et plus de cent vélos, et il serait impossible de dénombrer les divers chariots qui encombraient la route. Parmi eux, le car de Torres-Novas, dans lequel fraternisaient des personnes de toutes les conditions sociales.

La masse des pèlerins, des milliers de personnes venues de plusieurs lieues alentour et auxquelles se sont adjoints les fidèles venus de diverses provinces, se réunissent autour du petit chêne vert que, au dire des petits bergers, la vision choisit comme piédestal. On peut le considérer comme le centre d'un large cirque, sur les pentes duquel le reste des spectateurs et des dévots prennent place. À le voir de la route, l'ensemble est simplement fantastique. De prudents paysans, campés sous leurs énormes parapluies, accompagnent le déballage de leurs maigres provisions avec des cantiques pieux et des dizaines du Rosaire. Personne ne craint d'enfoncer ses pieds dans l'argile pâteuse, afin de voir de près l'arbre au-dessus duquel fut construit un grossier portique où se balancent deux lampes... Les groupes se répondent pour chanter les louanges de la Vierge, et voici qu'un lièvre, abasourdi, qui se sauve en direction d'un bois, réussit à détourner l'attention d'une demi-douzaine de petits bergers qui l'atteignent et l'abattent à coups de bâtons...

Et nos pastoureaux ? ...Lucie, âgée de dix ans, la voyante, et ses petits compagnons, François, de neuf, et Jacinthe, de sept, ne sont pas encore arrivés. Leur présence est signalée peut-être une demi-heure avant le moment indiqué pour l'apparition. On conduit les petites filles, couronnées de fleurs, à l'endroit où se dresse le portique. La pluie continue sans arrêt, mais personne ne désespère. Des chariots retardataires arrivent sur la route. Des groupes de fidèles s'agenouillent dans la boue et Lucie les prie, leur ordonne de fermer les parapluies. L'ordre est transmis et exécuté de suite, sans résistance. Il y a du monde, beaucoup de monde en extase, dirait-on : ils sont émus, leurs lèvres desséchées ne prient plus ; des personnes en pâmoison, leurs mains en attitude de prière et les yeux qui se mouillent ; ils semblent toucher le surnaturel...

L'enfant affirme que la Dame lui a parlé encore une fois et le ciel, toujours couvert, commence tout à coup à s'éclaircir par en haut ; la pluie s'arrête et l'on devine que le soleil va inonder de lumière le paysage que le matin d'hiver a rendu accore plus triste...

L'heure ancienne est celle qui compte pour cette foule, que des calculs sans passion de personnes cultivées et tout à fait étrangères aux influences mystiques évaluent à 30 ou 40 mille personnes... La manifestation miraculeuse, le signe visible annoncé, est sur le point de se produire - assurent bien des pèlerins...

Et on assiste alors à un spectacle unique et incroyable pour celui qui n'en a pas été témoin. Du haut de la route, où s'entassent les chariots et où se trouvent de nombreuses centaines de gens, à qui a manqué le courage de se jeter dans la terre boueuse, l'on voit l'immense foule se tourner vers le soleil qui se montre dégagé de nuages, en plein midi. L'astre rappelle une plaque d'argent pâle et il est possible de le regarder en face sans la moindre gêne. Il ne brûle pas, il n'aveugle pas. On dirait une éclipse. Mais voici que jaillit une clameur colossale et nous entendons les spectateurs les plus rapprochés qui crient :
     - Miracle, miracle ! Merveille, merveille !

Aux yeux étonnés de ce peuple, dont l'attitude nous transporte aux temps bibliques et qui, rempli d'effroi, la tête découverte, regarde l'azur du ciel, le soleil a tremblé, le soleil a eu des mouvements brusques, jamais constatés, et en dehors de toutes les lois cosmiques - le soleil « a dansé », selon l'expression typique des paysans... Monté sur le marchepied du car de Torres-Novas, un vieillard dont la stature et la physionomie, à la fois douce et énergique, rappellent celles de Paul Déroulède, récite, tourné vers le soleil et à grands cris, le Credo, du commencement à la fin.

Je demande son nom ; c'est M. Jean-Marie Aimé de Melo Ramalho da Cunha Vasconcellos. Je le vois ensuite qui s'adresse à ceux qui l'entourent et qui ont gardé leur chapeau sur la tête, en les suppliant avec véhémence de se découvrir devant une si extraordinaire démonstration de l'existence de Dieu. Des scènes semblables se répètent en d'autres endroits. Une dame s'écrie, en pleurs et quasi suffoquée :
     - Quelle pitié ! Il y a encore des hommes qui ne se découvrent pas devant un si étonnant miracle

Aussitôt, les gens se demandent les uns les autres s'ils ont vu quelque chose et ce qu'ils ont vu. Le plus grand nombre avoue qu'ils ont vu le tremblement, la danse du soleil : d'autres, cependant, affirment avoir vu le visage souriant de la Vierge elle-même, jurent que le soleil a fait un tour sur lui-même tel une roue de feu d'artifice, qu'il a baissé jusqu'à brûler la terre de ses rayons... Une autre raconte qu'il l'a vu changer successivement de couleur...

***

Quinze heures presque

Le ciel est limpide et le soleil suit son cours avec son éclat habituel que personne n'ose contempler en face. Et les pastoureaux ? ... Lucie, celle qui parle à la Vierge, annonce avec des allures théâtrales, au cou d'un homme qui la transporte de groupe en groupe, que la guerre va finir et que les soldats vont rentrer...

Une telle nouvelle, cependant, n'augmente pas la joie de ceux qui l'entendent : le Signe céleste, c'est tout. Beaucoup de curiosité, néanmoins, pour voir les deux fillettes avec leurs guirlande de roses ; il y en a qui cherchaient à baiser les mains des "petites saintes", et une des deux, Jacinthe, est plus proche de s'évanouir que de danser ; mais ce vers quoi tous aspirent - le Signe du Ciel - a suffi pour les satisfaire, pour les enraciner dans leur foi de Bretons. Des camelots offrent des cartes postales avec les portraits des enfants et d'autres cartes qui représentent un soldat du "Corps expéditionnaire portugais" pensant au secours de sa protectrice en vue du salut de la Patrie, - et même une image de la Vierge donnée comme étant la figure de la vision... Ils faisaient de bonnes affaires et certainement un plus grand nombre de sous tomba dans les poches de ces vendeurs et dans le tronc des aumônes que dans les mains tendues ouvertes des lépreux et des aveugles qui, coudoyant les pèlerins, poussaient leurs cris lancinants...

La dispersion se produit avec rapidité et sans incidents, sans l’ombre de désordre, sans que soit nécessaire l'intervention des patrouilles de police. Les pèlerins qui partent d'abord, en courant sur la route, sont ceux qui arrivèrent les premiers, avec souliers sur la tête ou suspendus à leurs bâtons. Ils vont, l’âme pleine d'allégresse, répandre la bonne nouvelle dans les villages qui ne se sont pas dépeuplés tout à fait pour venir ici.

Et les prêtres ? Quelques-uns s'étaient montrés sur les lieux, se rangeant plutôt avec les spectateurs curieux qu'en compagnie des pèlerins avides de faveurs célestes. Peut-être l'un ou l'autre ne réussit-il pas à dissimuler la satisfaction qui apparaît si souvent sur le visage des triomphateurs... Il reste aux compétences à se prononcer sur la danse macabre du soleil, qui, aujourd'hui, à Fatima, a fait exploser les Hosanna de la poitrine des fidèles et a naturellement impressionné - des témoins dignes le foi me l'assurent - les libres-penseurs et d'autres personnes qui ne se préoccupent pas de choses religieuses et qui étaient venus sur cette lande désormais célèbre.

 

Cet article, écrit le samedi 13 octobre 1917, paru le lundi 15, eut un grand retentissement. Les catholiques se réjouissaient de voir les faits reconnus par cet impie qui était obligé de dédire ce qu'il avait écrit la veille. Les francs-maçons, ses anciens amis, le punirent de sa loyauté en l'injuriant dans les organes restés fidèles et dans un violent pamphlet.

 

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